La réforme du RUAMM portée par l’Éveil Océanien fait couler beaucoup d’encre et suscite bien des tensions. On parle de « passage en force » d’un texte pas fait ni à faire, mais aussi de mobilisation, de manifestation et peut-être même de blocage. Et sans préjuger du fonds de la réforme, ni de la manière dont elle est proposée au Congrès, ce texte a aussi une autre conséquence : il divise. A l’heure où certains s’érigent en pourfendeurs de la « logique des blocs » et appellent à passer à autre chose, voilà que les tensions socio-économiques participent à l’éparpillement et au retour à certaines logiques que l’on croyait éteintes. D’un côté les chambres consulaires et les organisations patronales, les indépendants et les partis politiques non-indépendantistes qui s’opposent à la réforme et de l’autre les syndicats de salariés et les partis indépendantistes. Une sorte de gauche contre une espèce de droite, mais au bout du compte la fragilisation alors même que la situation de la Nouvelle-Calédonie réclamerait davantage de cohérence, sinon d’union. Certains m’accuseront encore de pessimisme exacerbé, mais on voit mal, comment dans ce contexte, nous pourrions nous en sortir. Quand les intérêts politiciens et corporatistes l’emportent sur l’intérêt général, il devient difficile d’être optimiste.
Nicolas Vignoles