Les enquêteurs de la gendarmerie ont procédé à l’arrestation de plusieurs suspects dans le cadre de l’enquête sur l’incendie criminel des locaux de la compagnie Air Calédonie à Wé la semaine dernière. Il pourrait ne pas être lié au conflit autour du transport aérien.
Au milieu du conflit entre Aircal et les îles, cet incendie criminel avait sonné comme le point d’orgue de la mobilisation des collectifs d’usagers qui revendiquent baisses de prix des billets d’avion et aides au transport. D’après nos informations, les gendarmes de la compagnie de Nouméa viennent de procéder à l’interpellation de plusieurs personnes suspectées d’être impliquées dans la destruction des locaux de la compagnie Air Calédonie à Lifou, au lieu-dit Qanono, en bordure de la RT2, dans la nuit de mercredi à jeudi dernier.
Vers 2h40, « plusieurs pneumatiques enflammés dans les décombres ainsi qu’un départ du feu plutôt localisé au niveau de la façade en bois, de l’entrée du local » avaient détruits « une grande partie du bâtiment », avait révélé le procureur de la République de Nouméa Yves Dupas quelques heures après les faits. La nouvelle avait aussitôt fait le tour du pays, choquant la population et révoltant les salariés de la compagnie qui avaient débrayé une partie de la matinée devant l’aérodrome de Magenta.
Sans lien avec le conflit ?
Toujours d’après nos informations, les trois suspects interpellés, originaires de Lifou, ont reconnu au cours de leurs auditions en garde à vue leur participation à cet incendie volontaire… qui ne serait pas lié au conflit autour du transport aérien. Les individus ont en effet affirmé qu’ils avaient agi dans le cadre d’une vengeance pour régler un différend avec un employé de la compagnie. Les gendarmes, et notamment ceux de l’unité de la brigade de recherches de Nouméa, cherchent désormais à mieux comprendre la chronologie des faits et à vérifier les dires des mis en cause.
Visés par une enquête pour « destruction volontaire d›un bien par incendie ou moyen dangereux en bande organisée », les incendiaires présumés ont pu être interrogés pendant 96 heures, laissant ainsi le temps aux enquêteurs de procéder à des actes d’investigation supplémentaire pour faire toute la lumière sur ces faits. Les suspects devraient être transférés au Palais de justice mardi et déférés devant le procureur de la République qui choisira de l’orientation pénale à donner à ce dossier.
Jean-Alexis Gallien-Lamarche