Une soixantaine de personnes ont pris part au lancement par la province Sud du dispositif de mentorat au Château Hagen à Nouméa.
Sur la pelouse du château, 12 élèves de 5e des collèges de Katiramona et Portes de Fer ont immortalisé l’instant aux côtés de leurs 12 mentors. Les jeunes affichent de bons résultats scolaires, une aptitude au travail et une forte motivation qui leur ont valu d’être sélectionnés à ce dispositif éducatif novateur sur le territoire. Des élèves prometteurs que leurs conditions familiales ou de vie ne permettent pas toujours « de réaliser pleinement leur réel potentiel scolaire », a expliqué Gil Brial, le 2e vice-président de la province Sud. Pour les guider et les inspirer sur le chemin de la réussite scolaire, 12 mentors leur ont été attribués. Chefs d’entreprise, informaticiens, banquiers… Animés par l’envie de transmettre, ils ont choisi d’accompagner leurs protégés jusqu’à la terminale à travers une sortie par mois. « Je suis persuadé que nous avons devant nous la future élite de la société calédonienne et que la plupart des enfant connaîtront de beaux parcours scolaires de réussite », insiste le vice-recteur Didier Vin-Datiche. Si le dispositif mise sur les jeunes, la relation n’est pas à sens unique. « Le mentorat apporte aussi beaucoup au mentor. Car c’est aussi et surtout la rencontre entre deux familles et des univers différents », insiste une ancienne de l’association Télémaque, pionnière du mentorat en Métropole
Des relations à explorer
Joyce et Françoise sont l’un des 12 binômes constitués. L’une est en 5e au collège de Portes de Fer, l’autre travaille dans une chambre consulaire. Elles partagent le même goût pour la cuisine et les balades en plein air. « Dans mon parcours, j’ai déjà adopté et maintenant mes enfants sont grands, j’ai envie de recommencer sur un rôle différent qui est aussi plus facile », explique Françoise. Comme première sortie ensemble, elles ont prévu d’aller voir une pièce de théâtre et de fabriquer des sushis. Les parents des jeunes sélectionnés ont aussi des attentes. « J’espère que le mentorat va ouvrir des portes à ma fille Gwenaëlle qui souhaite être avocate », raconte sa maman Giovanna, technicienne de surface, pour qui la vie n’a pas toujours été simple et à qui ce métier paraît à première vue « inatteignable ». De son côté, la mentore de Gwenaëlle s’est donné un objectif : « c’est de l’amener à croire en elle et à se dire qu’elle peut tout s’autoriser avec ses capacités et qu’il n’y a pas de plafond de verre ». La semaine prochaine, elle emmène sa protégée à une audience publique du tribunal pour lui permettre de découvrir les métiers du droit. Ce sera sa sortie du mois avec sa filleule, l’une des nombreuses qu’elle compte partager avec elle d’ici la terminale afin de « l’encourager à viser des études à la hauteur de son potentiel ».