La Nouvelle-Calédonie est une terre profondément chrétienne. Les actualités religieuses de ce week-end nous en ont administré à nouveau la preuve lorsque par milliers, catholiques et protestants, ont investi les rues et les routes pour des manifestations de foi. Une terre qui fête cette année, les 150 ans de présence mariste, ces frères qui ont tenu un rôle capital dans l’éducation de toutes les populations calédoniennes. La foi, essentiellement chrétienne, aura longtemps été un moteur d’émancipation et aussi de progrès. Terre religieuse donc, mais était-ce pour autant une terre promise ? D’aucuns autrefois la qualifiaient « d’Eldorado », tant elle était prospère et porteuse d’espoirs, mais tout le monde sait que l’Eldorado est un mythe, une chimère. Et puis l’Eldorado, ça n’est pas chrétien, c’est la soif de l’or qui tord les hommes. La Calédonie échappe un peu à la déchristianisation, même si au sein de l’Église, les vocations se font rares désormais. C’est la foi du peuple, comme un terreau ou un ciment, qui demeure parfois contre vents et marées, nourrissant ainsi l’espérance que quelque chose peut encore être construit.
Nicolas Vignoles