Malgré une longue réunion mercredi après-midi, qui aura duré près de trois heures, aucune avancée n’a été enregistrée dans le conflit entre les îles et Air Calédonie. La situation semble aujourd’hui bloquée.
Devant le siège du gouvernement, en début d’après-midi, une quarantaine d’employés d’air Calédonie s’étaient donnés rendez-vous. Sur les banderoles affichées pour l’occasion, le message est clair alors qu’environ 300 personnes travaillent au sein de la compagnie aérienne : « Nos emplois en péril, employés en danger ».
Dans le même temps, dans le bâtiment du Lys Rouge, la direction de la compagnie aérienne prenait place pour une réunion avec Gilbert Tyuienon, en charge des transports au sein du gouvernement, Victor Gogny, président du Sénat coutumier, Jacques Lalié, président de la province des Îles, Cameron Diver, représentant de la province Sud ou encore les maires de Lifou, de Maré et de l’île des Pins, présents en visioconférence.
Après plusieurs déplacements sur les îles concernées (trois à l’île des Pins, deux à Lifou, une à Maré et même une à Ouvéa), le gouvernement, actionnaire majoritaire d’Air Calédonie, espérait trouver une porte de sortie alors que le trafic aérien est perturbé depuis deux mois en raison des blocages successifs menés par les collectifs et les associations de consommateurs. Dans le sillage des Kunié, qui réclament depuis le début de nouveaux horaires de vol, une révision des tarifs du fret, la mise en place d’un tarif unique pour les voyages et l’augmentation du nombre de billets Continuité Pays, la gronde s’est propagée, jusqu’à avoir un blocage simultané et illimité des aéroports de Moué, de Wanaham et de La Roche depuis mardi.
« On ne peut pas aller plus loin »
Mais, bien qu’invités, les différents collectifs ont refusé de se déplacer à Nouméa, alors que les discussions, notamment celles sur les prix des billets, se sont heurtées à la situation économique difficile d’air Calédonie. Au terme de près de trois heures de réunion, le statut quo est total. « Tout ce qui a été dit aujourd’hui a déjà été dit aux collectifs et aux consommateurs. Il n’y a rien de nouveau. Le gouvernement confirme qu’il ne peut pas prendre en charge un tarif unique à 10 000 francs et à 15 000 francs. On reste sur les tarifs actuels », résume ainsi Mathias Waneux, président du Conseil d’administration d’Air Calédonie, rappelant le déficit de 460 millions de francs de la compagnie aérienne alors que les employés ont déjà « perdu leur 13e mois et baisser leur salaire ».
Le gouvernement pourrait-il accéder aux demandes des collectifs ? « Non, répond d’emblée Gilbert Tyuienon. Tout le monde connaît les difficultés du pays. On avait déjà baissé le nombre de billets Continuité Pays en 2017, car on n’avait pas de moyens (…) Et aujourd’hui, on ne peut pas aller plus loin. »
Claire Gaveau