Les soirs d’élection sont une scène bien établie, quasiment rituélique, entre les vainqueurs aux larges sourires et les vaincus qui voudraient bien être ailleurs. Drôle de match ! Les élections d’hier n’ont guère passionné l’opinion publique qui n’y participait pas à l’exception de 578 Grands électeurs, élus ou désignés, néanmoins ce scrutin aura des conséquences sur la vie politique de la Nouvelle-Calédonie, à un moment crucial. Ceux qui ont été battus se demandent peut-être aujourd’hui pourquoi ils sont allés à la bataille, mais on imagine leur déception et sans doute leur rancœur de n’avoir été ni entendus ni compris. Mais la vie politique n’est pas un long fleuve tranquille, trop d’embûches, de coups parfois bien bas, et son lot de surprises. Peut-être aussi faut-il un jour savoir s’arrêter et ne pas disputer le combat de trop, celui qui fait oublier les victoires précédentes. Ne reste en effet avec amertume, que l’obsédante idée au sale goût de la défaite. La vie continue fort heureusement, elle place sous les projecteurs d’autres personnalités à qui les électeurs, même réduits à 578, ont fait confiance. Aux vainqueurs d’assumer leur responsabilité désormais, en veillant à ne pas trop nous décevoir.
Nicolas Vignoles