La Maison Gabriel-Poëdi, établissement médico-social qui accueille (à partir de 6 ans) des enfants et adultes porteurs de polyhandicap, à Nouville, a soufflé ses 10 bougies hier.
Pour l’occasion, Thierry Santa, membre du gouvernement chargé de la politique du bien-veillir et du handicap, a fait une apparition dans la matinée, écoutant une chanson, regardant une danse et visitant les locaux. Il est vite reparti, au contraire de Ritchi Bouanou, leader du groupe Hyarison, resté pour donner, grâce à ses chansons, le sourire aux pensionnaires de la Maison Gabriel Pedi, le sourire aussi aux familles, aux soignants et aux aidants. La mission a été réussie si l’on en croit la bonne ambiance qui régnait pour ce 10e anniversaire.
Trois villas
Une bonne ambiance pour une belle histoire, celle de cette Maison Gabriel-Poëdi, dont la capacité d’accueil est de 40 places (30 en internat et 10 en accueil de jour). L’hébergement est organisé en trois villas : l’une avec trois chambres doubles, et deux avec chacune douze chambres individuelles. « Depuis début 2019, les résidents ne sont plus regroupés selon leur âge administratif mais en fonction de leurs besoins », explique, sur son site internet, l’Association des parents d’enfants handicapés de Nouvelle-Calédonie (APEHNC), qui gère cette Maison Gabriel-Poëdi : la première villa « est axée sur la communication et la socialisation », la deuxième « est centrée autour du bien-être et de la stimulation multisensorielle douce », alors que la troisième « est organisée autour de la stimulation physique et des interactions entre le résidents ».
Depuis 2004
Cette Maison-Gabriel Poedi, née en 2004 avec le concours de Marie-Noëlle Thémereau, alors présidente du gouvernement, dispose également de plusieurs équipements : un jardin avec une volière, un bassin pour faire de la balnéothérapie ou encore différentes salles équipées, entres autres, de jeux (toboggan, balançoire, etc.). Pour accompagner les personnes en situation de polyhandicap, « une équipe puridisciplinaire de 70 encadrants », réunissant « 20 corps de métiers différents » allant du psychologue au kinésithérapeute, en passant par les femmes de ménage et les agents de collectivité.
Avenir incertain
Catherine Poëdi, femme de Gabriel Poëdi (décédé en 2000 et qui avait porté le projet en 1998), est aujourd’hui la présidente de l’APEHNC, dont le budget annuel approche les 700 millions de francs, essentiellement avec de l’argent public, principalement versé par le gouvernement. Expérimentée sur le sujet, elle se dit inquiète pour le présent et encore plus pour le futur. Selon elle, il n’y a pas en Calédonie de recensement du nombre de personnes handicapées (donc certaines ne sont pas suivies), ce qui est un problème. Il n’y a pas non plus de vision clairement définie quant au déroulé de la vie d’un polyhandicapé : une fois adulte, après avoir quitté l’APEHNC, où ira-t-il ? Une question, posée récemment par un jeune de la structure, à laquelle Catherine Poëdi n’a pas su répondre, car tout est encore à construire, souffle-t-elle.
A.F.