La 30e édition de la Foire agricole et artisanale de Koumac et du Nord ouvrira ses portes vendredi matin avant de les refermer dimanche. Trois jours de fête, qui ont une importance toute particulière pour Wilfrid Weiss, le maire de la commune.
Il n’a loupé aucune édition. Dans le paysage de la Foire, Wilfrid Weiss, première édile de la commune depuis quinze ans, a une place particulière. « J’étais dans le premier comité organisateur », se rappelle-t-il. Aujourd’hui, l’organisation de cette trentième édition est « une fierté ». « Je suis fier de voir qu’elle a pu durer dans le temps, surtout lorsque l’on voit les difficultés économiques, les coûts d’organisation », glisse-t-il, en remerciant les différents soutiens, comme les chambres consulaires notamment, qui n’ont cessé d’être présents dès le début de l’aventure.
Cette foire a été lancée par deux hommes, Robert Frouin, ancien maire de Koumac décédé en 2018, et Bernard Siman, commandant au sein du SMA (dorénavant connu sous le nom de RSMA), le partenaire historique. « A l’époque, le SMA avait une filière agricole et, en discutant, on s’est dit que ce serait intéressant de faire une manifestation pour montrer cet univers. Il y a eu une première réunion pour évoquer cela, mettre en place un comité et trouver un nom », détaille le maire. Voilà comment est née la Foire agricole et artisanale de Koumac et du Nord, couramment abrégée en Foire de Koumac. « On voulait vraiment associer les différentes communes du Nord, il y avait Koumac évidemment, mais aussi Kaala-Gomen, Voh… », poursuit-il, rappelant que Berthe Berger, à Kaala-Gomen, avait été la première à « prêter ses animaux. Il y avait des ânes, des chèvres, des poules ».
« Un coup de fouet économique »
Aujourd’hui, l’événement a grandi, s’est développé et n’a presque « plus rien à voir » avec les débuts alors que la presqu’île de Pandop accueille chaque année entre 10 000 et 15 000 visiteurs (et même 18 000 visiteurs en 2019). « Au départ, c’était un peu comme une grande kermesse. On fabriquait des stands avec les enfants avec des tuyaux galvanisés et des bâches, rigole-t-il. Maintenant, c’est impressionnant. En ayant vu toutes les foires successives, on se rend compte surtout du travail qui a été accompli par les éleveurs, pour les animaux, pour les chevaux. »
Un développement qui est aujourd’hui une aubaine économique pour la commune et les tribus aux alentours. « Les hôtels sont pleins depuis deux mois déjà, les stations-services et les commerces vont tourner au maximum. C’est un gros coup de fouet économique. Pour les tribus, ces ressources vont leur permettre de tenir dans les prochains mois », assure Wilfrid Weiss. Un rendez-vous historique, et incontournable donc, qui est malgré tout en phase de relance alors que la crise sanitaire avait contraint les organisateurs à annuler l’événement en 2021. De quoi craindre le pire ? « On a eu un peu peur oui, souffle-t-il. Quand on casse la dynamique, parfois, il est difficile de faire repartir la machine, mais toute l’équipe a joué le jeu. » Reste à savoir si la météo, elle aussi, décidera de se montrer sous son meilleur visage.
Claire Gaveau