Dans les jours prochains, tous ceux qui ont pris part aux réunions à Paris de la semaine dernière, seront rentrés en Calédonie. Quel sera le programme ?
Rappelons tout d’abord où nous en sommes. Au nom de l’État, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, a confié à chacun des participants à ce qui aura été la 1ère trilatérale depuis 2019, un document de neuf pages. Ce document aborde six thématiques : le statut de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République, les institutions locales, le corps électoral et la citoyenneté calédonienne, l’exercice de l’autodétermination, les compétences, les mesures économiques et financières et, les mesures d’application de l’accord. Il s’agit bien du projet de l’État sur la Nouvelle-Calédonie future.
Document martyr
Gérald Darmanin a présenté ce projet comme un document martyr, c’est-à-dire un projet qui nécessite des ajustements, des ajouts, des modifications. Il ne s’agit pas d’un projet définitif. En le remettant à chacun des membres des délégations indépendantistes et non-in-dépendantistes, Gérald Darmanin a demandé que des propositions lui soient faites. Rappelons aussi qu’en même temps que ce texte, un calendrier a été arrêté qui prévoit la venue à la fin du mois prochain de Gérald Darmanin et de son ministre délégué Philippe Vigier, pour discuter des points d’achoppement entre les uns et les autres. Ce qui signifie qu’à compter de maintenant et jusqu’au mois d’octobre, indépendantistes et non-indépendantistes, non seulement devront travailler chacun de son côté sur le texte, puis confronter leurs propositions en bilatérales calédoniennes. Les Loyalistes et le Rassemblement ont annoncé qu’ils entameraient une tournée d’explication dans les trois provinces. Les indépendantistes quant à eux vont soumettre le texte à leurs congrès respectifs puis à celui du FLNKS qui prendront une décision. L’espoir porte sur le fait qu’à l’issue de la visite en Calédonie de Gérald Darmanin, on puisse enfin rédiger et trouver un accord global sur le statut de la Nouvelle-Calédonie, accord qui sera soumis à révision constitutionnelle en février ou mars 2024. Faute de quoi, il y aurait bien une révision constitutionnelle, mais elle ne porterait plus que sur le dégel du corps électoral que l’on pourrait alors envisager comme complète- ment ouvert.
Les positions
Du côté des non-indépendan- tistes, chacun a souligné que les réunions de Paris, s’il elles n’avaient pas été conclusives, marquaient cependant une nette avancée. «Il y a eu un état d’esprit positif, nous a confié le député Metzdorf, et beaucoup de respect de part et d’autre. » Tous cependant réaffirment que l’on en n’est qu’au tout début, et que tirer des plans sur la comète serait malvenu. Les indépendantistes se montrent plus circonspects. D’abord parce qu’il y a de profondes divergences entre les uns et les autres, entre UC et Palika, mais aussi à l’intérieur même de l’Union Calédonienne. C’est ce qui transpire de l’interview donnée à Outre-mer la 1ère par Gilbert Tuyienon et diffusée dimanche soir au JT. Toutefois, aucune porte n’a été refermée et aucune place autour de la table n’a été abandonnée, et c’est un élément important. Il faut donc espérer que durant toutes ces prochaines semaines, les délégations trouvent les voies et moyens de se retrouver pour discuter de leurs propositions, notamment sur les points d’accord et il n’en manque pas fort heureusement.