Le 23e congrès du pays kanak s’est achevé samedi en fin de journée après deux jours de discussions et d’échanges francs entre les sénateurs coutumiers, réunis à Nouville.
La nomination de Victor Gogny, au poste de président du Sénat coutumier n’est pas vraiment une surprise. Le sénateur de l’aire Iaai était en poste depuis plusieurs mois déjà après que Hugues Vhemavhé ait été destitué en février de cette année, après avoir été contrôlé à deux reprises au volant de sa voiture en état d’ébriété. Cette affaire et la création aux côtés du Sénat Coutumier, d’un « Conseil national des Grands-Chefs », ont provoqué de vives tensions au sein du monde coutumier. C’est pourquoi il a été dit qu’au-delà de l’élection de Victor Gogny à la tête de l’institution, ces deux journées d’échanges lors de ce congrès de pays kanak auront permis de mettre un terme à plusieurs mois de tensions internes.
Chercher le consensus
« Le consensus, ce n’est pas des personnes qui parlent en même temps. Le consensus c’est l’idée d’une personne qui fait valoir dans un groupe, qui malgré les divergences accepte de faire de cette idée la parole de tous » a déclaré Gilbert Téin, ancien président du sénat coutumier lors de la coutume d’intronisation du nouveau. Consensus c’est le mot qui était dans toutes les bouches samedi pour la clôture de ce 23e congrès du pays kanak. Et si, parfois, les échanges ont été vifs, l’essentiel est préservé, disait-on samedi à Nouville. « Il est important que nous ayons pu retrouver l’unité, mais aussi une forme de cohésion de l’ensemble des aires coutumières. La Coutume va pouvoir reprendre sa juste place et reprendre un sens pour nous tous », expliquait le nouveau président du Sénat coutumier après on intronisation officielle. Parmi les projets de la nouvelle équipe du Sénat coutumier, la restructuration de l’institution et la modification du mode de désignation des sénateurs. Mais surtout, le Sénat Coutumier, dans le statut futur de la Nouvelle-Calédonie, ambitionne de tenir un rôle législatif et non plus consultatif comme c’est le cas actuellement.