Ce soir, sept jeunes femmes, qui ne manquent ni d’aplomb ni de courage, vont briguer les suffrages des Calédoniens, dans l’espoir de chausser le diadème de Miss Nouvelle-Calédonie 2023. Une soirée retransmise à la télévision par NC 1ère, confirmant ainsi l’impact populaire de ce type « d’entertainment ». C’est vrai qu’autrefois, les élections de Miss drainaient un très large public et passionnaient davantage les foules qu’aujourd’hui. D’abord parce que les manières de se divertir étaient moins nombreuses, et ensuite qu’on ne voyait rien de critiquable dans le passage en maillot de bain ou en robes de soirées des candidates, convaincues sans doute de représenter une part de l’âme du pays.
Alors ce soir, au Village ou devant la télé, il y aura des danses, des paillettes, des sourires et des larmes, que d’aucuns trouveront certainement ridicules ou dégradants pour l’image des femmes. Et puis il y en aura d’autres qui trouveront que ce genre de soirée, finalement plutôt bon enfant, aide à oublier ce qui fait notre quotidien où l’angoisse le dispute à la morosité. Tandis qu’on espère qu’à Paris, les uns et les autres trouveront les voies et moyens de poser un dialogue constructif et définitif en préambule d’un consensus, les raisons de se réjouir, ne serait-ce même que d’être optimiste, ne sont plus guère nombreuses sur le caillou. On a beau en chercher, on en trouve peu, jusqu’à la météo dont on nous prédit qu’elle sera redoutable lors des prochains mois et non sans conséquence sur notre agriculture ! C’est bien pourquoi, si pendant un moment, les sept candidatesau titre de Miss, avec leur sourire, leurs espoirs et leurs rêves, pouvaient nous faire oublier un peu la rigueur du quotidien et les incertitudes de l’avenir, pourquoi nous en plaindrions-nous ?
Nicolas Vignoles