Plus de 2000 candidats planchent sur les spécialités du bac

Plus de 2 000 élèves planchaient hier sur les épreuves de spécialités du baccalauréat. Pour la première fois depuis la réforme Blanquer, l’examen se tient en août alors qu’il restera encore un trimestre avant l’épreuve finale. Pas de quoi démobiliser les étudiants calédoniens que nous avons rencontrés à la sortie du Lapérouse.

« J’ai eu de la chance, je suis tombé sur un sujet où j’étais à l’aise ! » Louka Karatchewsky a l’air satisfait au sortir de son épreuve de sciences économiques et sociales. Comme les 2 193 candidats au baccalauréat, le jeune homme de 18 ans se frotte depuis hier aux épreuves de spécialités du bac nouvelle formule.

Depuis 2019, les filières L, ES et S ont été remplacées par des combinaisons de douze spécialités au choix des élèves – trois en première puis deux en terminale. Pour la première fois cette année les épreuves se déroulent sans les perturbations liées à la Covid et à une date avancée dans l’année.

Les épreuves qui ont débuté hier s’achèveront mercredi. Tous les lycées du pays ainsi que celui de Wallis et le lycée français de Port-Vila y prennent part. Douze centres d’examen les accueillent à travers le Caillou. Si la réforme du bac est entrée en vigueur officiellement à partir de 2021, elle a commencé à s’appliquer, dans les faits, aux élèves de seconde qui ont fait leur rentrée en septembre 2018. Concrètement, les élèves de terminale sont évalués sur le contrôle continu à hauteur de 40% de leur note et à hauteur de 60% lors des examens des deux spécialités qu’ils ont choisies puis des épreuves écrites et au grand oral de fin d’année.

« Ceci représente une grande variété de couples de spécialités à subir pour les candidats et à organiser », indique le vice-rectorat. Cela représente pas moins de 4000 copies à numériser, des centaines de convocations d’enseignants et d’inspecteurs pour analyser les sujets, s’entendre sur les barèmes et pour corriger. Les sujets sont validés au niveau national et fournis par le ministère de l’Éducation nationale.

Des matières qui leur plaisent

L’avantage de cette nouvelle formule : les étudiants sont beaucoup moins stressés et surtout le choix leur permet de s’orienter vers des matières qui leur plaisent. « L’idée, c’est qu’ils fassent vraiment quelque chose qu’ils aiment, explique Gilles Ukeiwe, le proviseur du lycée Lapérouse, où 333 candidats passaient l’épreuve lundi. On essaie de leur apporter de la sérénité, de les rassurer. C’est une grande première pour tout le monde et ça change tout, on attend la fin de l’année pour tirer un bilan. L’an passé nous étions à 97,4 % de réussite, cette année on aimerait toucher les 98%. On verra le résultat du match au coup de sifflet final ! »

Les corrections auront lieu durant le mois de septembre et les candidats seront informés de leurs notes début octobre. Avec un coefficient de 16 pour ces épreuves de spécialités, les élèves sauront donc déjà pour la plupart s’ils sont bien partis pour décrocher leur diplôme.

Risque-t-on alors d’assister comme ce fut le cas en Métropole à une désaffection des élèves lors du troisième trimestre en attendant les épreuves finales ? « C’est vrai qu’en Métropole, une fois les épreuves passées les élèves ne venaient plus trop, à nous de voir comment les mobiliser, poursuit le proviseur. En Calédonie, on a la chance de savoir déjà ce qui nous attend en se basant sur l’expérience de la Métropole. On fera le point après les épreuves. »

D’autant que l’Élysée vient d’annoncer que dès 2024 les épreuves de spécialités se tiendront désormais en juin et non plus en mars, en Métropole, afin de corriger certains effets jugés néfastes du bac Blanquer. La Calédonie pourrait donc s’aligner sur ce report de date.

Mais pour Elona, 18 ans, qui passait hier son épreuve de maths, pas question de se démobiliser : « Je viendrai quand même pour suivre mes cours de spécialité et de philo, tout se jouera de toute façon en fin d’année avec le grand oral. » Elle croisera sûrement Louka qui lui non plus n’envisage pas de passer son troisième trimestre à la plage. « Je vais continuer à venir en cours pour les spécialités et le troisième trimestre compte quand même pour le contrôle continu. Et puis j’aimerais décrocher une mention alors pas question de faire l’impasse. » C’est tout ce qu’on lui souhaite.

Julien Mazzoni

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1 COMMENTAIRE

  1. Un vrai bac de merde qui ne prédispose à aucune suite sérieuse des études au supérieur.
    Les africains font beaucoup mieux avec un niveau largement supérieur (voir bac de math au Cameroun, Maroc, Tunisie …). Des incompétents de grand chemin ont décidé de détruire l’éducation en France qui n’est même plus classée en Europe.
    Dégradation à l’image de la santé, l’éducation, le travail, les relations internationales, le social, …
    Si l’orgueil des français les empêche d’ouvrir les yeux, ils récolteront la décadence.
    Les parents doivent mettre le nez dans l’éducation de leurs enfants, suivre les contenus dispensés ainsi que la gestion de l’ambiance de travail dans les établissements.
    Autrement, ils se rendent complices de leur échec.
    On ne croit presque plus aux vertus de l’école comme lieu où l’on apprend à réfléchir. On a besoin de crétins, fabriquons alors des crétins.
    Question: à qui ce paysage profite-t-il?