Le temps passe en effet, heureusement, et avec lui s’estompent les plaies et les rancœurs. C’est ce qui rend possible le souvenir et le devoir de mémoire dont longtemps on s’est exonéré. Ainsi, le week-end dernier, il a été rendu un vibrant et émouvant hommage à 97 sous-mariniers japonais, victimes du régime autoritaire de l’époque au Pays du Soleil Levant, qui ont trouvé la mort au large de la Nouvelle-Calédonie. Leurs noms sont désormais inscrits sur une stèle au cimetière du PK4. Cet hommage et ce souvenir, n’aurait pu avoir lieu il y a quelques années encore sans que s’enfle une polémique, autour de la mémoire de ceux qui, en ce temps-là, furent nos ennemis. Il ne s’agit ni d’oublier ni de modifier la mémoire de l’histoire, et celle de la seconde guerre mondiale fut ô combien atroce, mais de bâtir à partir de ce qui s’est passé. C’est ainsi que l’humanité progresse vers peut-être un peu de meilleur. Voilà pourquoi l’œuvre des associations et des amicales en faveur de la préservation d’un passé que l’on a trop longtemps tu, méritent d’être soutenue et encouragée. Il est heureux finalement que l’on ait sorti des limbes l’histoire du I-17 et de son équipage, pour rappeler et se rappeler.