Les nouveaux numéros du Cirque de Samoa méritent le déplacement.
Installé à Dumbéa centre depuis le mois dernier, et jusqu’à la fin du mois prochain, le Cirque de Samoa ne fait pas le plein. « Il paraît qu’il n’y a pas grand-monde », entend-on régulièrement. Ce n’était pas le cas samedi ! Pour la représentation programmée à 14 h, le parking en terre et ce qu’il reste d’herbe s’est rempli une bonne demi-heure avant. En ce premier jour de week-end prolongé, au milieu de vacances scolaires, les familles – mais pas que – sont venues en nombre. Dans le chapiteau, climatisé, il ne restait quasiment aucune place de libre parmi les 300 sièges environ, disposés en arc de cercle et divisés en deux catégories : VIP (des chaises près de la scène) et gradins.
« Grande surprise »
Quasiment deux heures et demi plus tard, entracte compris, les sourires étaient partout. Car le spectacle est de qualité. Il se termine par « une grande surprise », dixit l’organisation : le passage, le temps d’une musique entraînante, d’un certain « Edward Nino Hernandez, la plus petite star dansante du monde ! Originaire de Colombie, c’est du haut de ses 70 centimètres et de ses 37 ans qu’il a été désigné par le Livre Guinness des Records comme l’homme le plus petit du monde entre 2020 et 2022. »
Lunettes de soleil, debout sur une table, il a enflammé la foule, après être entré en faisant le tour de la scène, tapant dans les mains des spectateurs assis au premier rang. Une prestation amusante, même si, finalement, d’un certain point de vue, le moment est un peu gênant. Ce fut le seul, dans un spectacle sans animaux (hormis deux faux singes) et avec un seul vrai clown (qui photographie des enfants sur scène).
Cinq continents
L’essentiel des numéros consiste surtout en des performances, impressionnantes, d’acrobates (la femme, accrochée par la bouche, qui n’en finit plus de tourner sur elle-même…), d’équilibristes (le cycliste sur un fil…), de contorsionnistes (le voyageur sortant d’une valise et se faufilant dans une raquette de tennis…), de jongleurs (la femme à la bouteille et aux quatre cerceaux…). On tremble pour les artistes (originaires des cinq continents), qu’on admire, lorsqu’ils tutoient le sommet du chapiteau, lorsque, aussi, parfois, même si c’est rare, ils se manquent : immédiatement, ils se reprennent, retentent… et réussissent, sous les applaudissements du public et les « exceptionnel » ou « magnifique » lancés par le maître de cérémonie, Tupa’i Bruno Loyale, calme, expérimenté et charismatique micro en mains, généreux également lorsqu’il lance, dans le public, des centaines de bonbons. L’organisation annonçait « un nouveau spectacle », et ce « pour la joie des petits et des grands ». La mission est réussie. Un vrai bon cirque !
Anthony Fillet