La Nouvelle-Calédonie et les Calédoniens auront connu trois jours intenses : la 46e foire agricole et artisanale de Bourail aura été un succès sans précédent. Trois jours durant lesquels les foule s’est pressée sur le champ de foire de Téné.
Même le vendredi, jour réservés aux professionnels, le public a répondu présent. Mais l’affluence aura été à son comble samedi et hier dimanche, en particulier pour les deux séances de rodéo, dont l’une en nocturne samedi soir. Les organisateurs, et leur nouveau président Levay Roy, dresseront le bilan de cette édition 2023 dans les prochains jours, mais avec 28 000 entrées, on peut dire déjà que c’est un succès. C’est même quasiment un record d’affluence. Un bon résultat qui récompense la détermination des organisateurs et de la municipalité de Bourail, à maintenir ce rendez-vous en dépit des difficultés financières auxquelles ils ont été confrontés. Cela n’a pas été simple en effet de boucler le budget, mais l’effort des partenaires privés et de certaines institutions comme la province Sud, aura permis à la foire de se dérouler dans les meilleures conditions.
Un lieu d’échange
Et cette foire a parfaitement tenu le rôle pour lequel elle a été créée : montrer les savoir-faire de nos éleveurs et agriculteurs. Cette année encore, les animaux concourants dans leurs catégories respectives, ont été la preuve du travail des éleveurs et de la passion qui les anime. Et les producteurs locaux n’ont pas été en reste, ce qui a été présenté à la foire, aura été indéniablement de qualité. Enfin, la foire demeure ce lieu de rencontres et d’échanges. On retrouve certains visages que l’on n’avait plus croisés depuis longtemps, et la ville qui monte à Bourail découvre le meilleur aspect de la brousse. Sans oublier de mentionner, les carrefours, réunions et table-rondes organisés vendredi par les organismes professionnels qui ont permis de faire un point de la situation agricole du pays, et de mettre en avant les dispositifs nécessaires pour passer la crise que rencontre le secteur agricole. En conclusion, pendant trois jours, Bourail aura été véritablement la capitale de la Nouvelle-Calédonie.
Et au bilan ?
Le comité organisateur comme les exposants dresseront le bilan de cette foire 2023 dans les prochains jours. Il s’agira pour les uns de constater combien ce rendez-vous incontournable doit trouver des moyens financiers pérennes, afin d’en assurer la viabilité, et pour les autres d’en mesurer les impacts économiques. On sait que traditionnellement, certains artisans assurent 30% de leur chiffre d’affaires annuel à l’occasion de la foire de Bourail. Restent les agriculteurs et les éleveurs pour lesquels les retombées de la foire sont plus difficilement mesurables, sauf en termes d’image de marque. Or l’agriculture calédonienne a bien besoin de retrouver l’affection du public, souvent prompt à dénoncer la cherté des prix des produits locaux et leur rareté sur les étals. Les agriculteurs et les éleveurs qui, à Bourail, auront également beaucoup parlé du projet de loi du pays sur la protection de l’eau et de l’instauration d’une redevance, un sujet dont on n’a pas fini de débattre.
Nadège Bège