« Quand les types de 130 kilos disent certaines choses, ceux de 60 kilos les écoutent », cet aphorisme de Michel Audiard (100 000 dollars au soleil) s’applique-t-il au président de la province Nord ? Toujours est-il que lorsque Paul Néaoutyine à la parole rare, s’exprime, et qui plus est longuement, on y prête attention. C’est une litote que de dire que le président de la province Nord n’a guère apprécié d’être mis en cause dans l’affaire de la Sonarep, pas plus qu’il a gouté les déclarations du Chef de l’État soulignant combien il fallait revoir la doctrine nickel. Mais une fois que cela a été dit et que l’on avait compris que Paul Néaoutyine n’aimait guère que l’on marche sur ses plates-bandes, que reste-t-il ? Il reste une filière nickel qui prend eau de toute part et dont on ne sait pas très bien comment elle va bien pouvoir s’en sortir et qui restera sur le carreau. Car ça n’est pas une crise comme une autre que nous vivons actuellement, c’est d’une bien autre ampleur, et aux conséquences dont on ignore les méfaits. Ça n’est pas par hasard que dans son rapport sur la filière nickel, l’Inspection Général des Finances pose sur la table l’hypothèse d’une fermeture de nos usines. C’est que ce scenario cauchemardesque est une possibilité. Il vaudrait donc mieux, plutôt que de se battre, qu’une réflexion commune soit menée. Mais à lire les uns et les autres, ça n’est pas gagné.