Les gendarmes ont stoppé l’activité illicite d’un viandard de Kouaoua qui essayait d’écouler la marchandise sur le marché parallèle. A Koumac aussi, deux braconniers ont été interpellés en flagrant-délit. Le Collectif de vigilance des éleveurs a saisi le ministère de l’Intérieur.
C’est une grande source d’inquiétude pour les éleveurs. Et une préoccupation grandissante parmi les gendarmes des brigades de Brousse, de plus en plus sensibilisés à lutter contre ce phénomène dont il est à craindre, qu’un jour, il ne se solde pas un drame humain. En ces temps de vie chère, le braconnage serait en recrudescence au pays, laissant les propriétaires des têtes de bétail dans un désarroi profond, sans compter le manque à gagner qui se chiffre parfois à plusieurs centaines de milliers de francs. Les promesses de la gendarmerie de réinvestir pleinement le terrain – en plus des mesures fortes comme la nomination d’un gendarme référent élevage dans chaque unité et des encouragements au dépôt de plainte semblent porter leurs fruits. La semaine dernière nous faisions état de l’interpellation d’un habitant de Kouaoua qui tentait de vendre de la viande bovine sur le marché noir et à prix cassés. Des investigations sont toujours en cours pour tenter de savoir si le suspect a également vendu de cette viande aux professionnels de la restauration. Ce qu’il aurait réfuté.
A Koumac, un bétail abattu, deux interpellations
Outre l’étendue des terrains agricoles, bien souvent isolés du reste de la commune, les gendarmes sont aujourd’hui confrontés à des braconniers de plus en plus organisés, de mieux en mieux équipés pour éviter de se faire prendre. Peine perdue, ce sont les forces de l’ordre qui ont toujours le dernier mot. Preuve en est du côté de Koumac où en pleine nuit, des habitants les ont prévenus que des coups de feu étaient tirés, certainement sur du bétail. Le périmètre est donc bouclé et un véhicule suspect est localisé. Aussitôt les gendarmes repérés, le conducteur prend la fuite. Finalement, les occupants décident de se sauver à pied, croyant pouvoir se cacher dans la forêt. Mais les gendarmes étaient positionnés de telle sorte que toute fuite était impossible. Deux braconniers sont appréhendés, menottés et placés en garde à vue. Les deux individus ont fini par reconnaitre l’évidence, à savoir qu’ils étaient en action de chasse illégale. Eux aussi, comparaîtront prochaînement devant le tribunal de Koné. En attendant le jugement, leur véhicule est saisi. Une satisfaction pour le monde de l’élevage qui réclamait à la justice des sanctions fortes – et notamment la saisie des véhicules – pour dissuader les braconniers.
Le collectif de vigilance des électeurs monte au créneau
C’est dans ce contexte que le collectif de vigilance des éleveurs, fondé par Jean-Pierre Blanc, a annoncé sur les réseaux sociaux avoir saisi par courrier le ministère de l’Intérieur et des Outremer à propos des vols et des abattages de bétail commis sur la commune de Thio. « Compte tenu de son objet, votre courrier a été transmis au cabinet de Monsieur le directeur général de la gendarmerie nationale pour un examen approprié », a répondu la place Beauvau, signalant que le courrier « a également été adressé au cabinet d’Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice ».
Jean-Alexis Gallien-Lamarche