Depuis plusieurs années, la Calédonie n’est pas épargnée par les départs successifs et connaît un solde migratoire négatif. L’incertitude politique et institutionnelle demeure la raison principale, quelle que soit la catégorie socio-professionnelle.
Pourquoi la population quitte le territoire ? Une vaste question à laquelle a tenté de répondre la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) lors d’une récente enquête, à laquelle ont répondu 1774 personnes (89% résidant dans le Grand Nouméa), alors que la Nouvelle-Calédonie connaît un solde migratoire négatif depuis plusieurs années. Selon les statistiques de l’aéroport de Tontouta, la Calédonie aurait enregistré 10 044 départs nets entre 2019 et 2023, auxquels s’ajoutent les 10 000 départs enregistrés par l’Isee-NC, entre 2014 et 2019.On retrouve des cadres et professions libérales supérieurs (39,05%), des artisans, patentés, commerçants et chefs d’entreprise (25,54%), des employés (18,75%), des professions intermédiaires (12,45%) ou encore des retraités (1,9%). Si la grande majorité a atterri en Métropole (70,68%), les raisons de ce départ posent questions. « La perte ou l’absence de compétences de Nouvelle-Calédonie peuvent donc être exacerbées par ce phénomène de départs », déplore la CCI, qui tente de « mesurer l’impact économique sur le territoire ».
Politique, famille, économie, sécurité…
Aujourd’hui, les plages de sable blanc et les paysages idylliques, dignes des plus belles cartes postales, ne suffisent plus à retenir les travailleurs. Les familles, qu’elles soient calédoniennes ou non, n’hésite plus à s’envoler. La principale raison ? Le contexte politique et les incertitudes liées à l’avenir institutionnel du territoire (40%). « L’absence de sentiment d’appartenance constitue un facteur de découragement pour certains et un motif de départ pour d’autres », analyse la CCI. Les questions familiales (13%), les fins de contrat, mutations et opportunités professionnelles (8%), le pouvoir d’achat et les salaries (7%), le recrutement et l’emploi local (5%), la sécurité (4%) ou encore le contexte économique (4%) sont également évoqués dans les raisons poussant les habitants à partir. Mais, les incertitudes politiques dominent inévitablement. C’est ainsi la première raison évoquée, que soit chez les cadres, les artisans, les patentés, les employés et les professions intermédiaires. La deuxième varie en revanche, entre les questions familiales, le contexte économique et le pouvoir d’achat.
Claire Gaveau