Nous vous en parlions dans une précédente édition, et aujourd’hui le rapport sur l’avenir de la filière du nickel de l’inspection générale des finances et le conseil général de l’économie, est désormais public. Alarmant.
Ce rapport a été communiqué aux acteurs calédoniens du nickel Il y est fait état des difficultés du secteur, mais surtout de l’état catastrophique dans lequel se trouvent nos trois usines, et des conséquences que pourrait subir la Nouvelle-Calédonie si cela devait s’aggraver. Les experts rappellent tout d’abord que nos 3 usines perdent toutes de l’argent depuis 10 ans. Et ce alors que depuis 2016, l’État a octroyé près de 84 milliards de francs cfp de prêts à deux usines en ouvrant 64,8 milliards cfp de garantie ! Si l’on doit cela à de nombreuses causes, le rapport souligne néanmoins que les mines et les usines ne produisent pas assez et trop cher. Le rapport fait une projection terrible, celle d’une fermeture de nos trois usines : le chômage augmenterait alors de 50%, la Nouvelle-Calédonie perdrait 4 points e PIB et les comptes sociaux, déjà mal en point, couleraient comme le Titanic. Ce qui est stupéfiant précise le rapport, c’est que « théoriquement », le nickel calédonien pourrait alimenter jusqu’à 85% des besoins des usines françaises de fabrication de batteries pour véhicules électriques en 2030, et jusqu’à 14% des besoins de l’Union Européenne en 2035 ! Selon voilà, le rapport alerte sur le fait que « la fermeture de sites d’extraction et de transformation du nickel paraît à ce jour inévitable », s’il n’y a pas une nouvelle intervention des pouvoirs publics et des acteurs privés. Mais si l’État semble prêt à investir dans l’alimentation électrique en énergie propre, Christel Bories, PDG d’Eramet en présentant les résultats du groupe, a redit la volonté d’Eramet de ne pas réinjecter de fonds dans la SLN !