C’est un leitmotiv, une antienne, un slogan, un ordre, un objectif : changer notre modèle économique. On l’entend depuis quelques années maintenant de la part d’à peu près tout le monde, les politiques comme le monde économique. Le changer, parce qu’à l’évidence, ce que nous connaissons actuellement de notre modèle économique ne fonctionne plus ou très mal. Encore que nous ne sachions pas très bien comment changer ce fameux modèle, le fait de vouloir le modifier présuppose qu’il en existait bien un. Lorsque l’on voit ce qu’est devenu l’économie calédonienne, percluse de crises, de manques et de fragilités, on en vient en effet à se demander si ce que nous pensions être un modèle, en était bien un. Et si, de ce fait, plutôt que de vouloir en changer, serait-il plus efficace d’en construire un. Le neuf est sans doute meilleur que le neuf fait avec du vieux, surtout si ce dernier est grabataire. D’autant que le terme modèle, si l’on en croit le Robert signifie « ce qu’on doit imiter. » Lorsque l’on voit à quoi nous sommes arrivés, il y a lieu de s’interroger sur ce qu’il nous faudrait imiter. Et puis changer le modèle, pourquoi pas, mais ça se limite à quoi le changement ? Entre l’emplâtre sur une jambe de bois et la révolution, on devrait bien trouver à faire quelque chose !