« L’humour, c’est de l’horlogerie suisse »

L’humoriste Anne Roumanoff sera en spectacle le vendredi 15 septembre à l’Arène du Sud de Païta. Elle présentera sa nouvelle création, « L’expérience de la vie », dans laquelle elle porte un regard narquois et joyeux sur les grandes transformations de notre société. Rencontre avec la célèbre humoriste, comédienne et chroniqueuse française de plus de 30 ans de carrière.

Ce n’est pas la première fois que vous venez sur notre territoire ! Qu’est-ce que ça vous fait de revenir sur le Caillou ?

Anne Roumanoff : En effet, c’est la 3ème fois, je ne suis pas venue depuis 20 ans ! Je suis très contente parce que j’avais beaucoup aimé, notamment l’île des Pins, c’était magnifique, c’est un des plus beaux endroits au monde.

Vous présentez votre spectacle « L’expérience de la vie », de quoi y parlez-vous ?

AR : C’est un spectacle très ancré dans l’époque actuelle. J’y parle de développement personnel, de la transformation du travail depuis le COVID, des retraites, de Macron, de la violence dans la société, du wokisme, du monde connecté, des rencontres amoureuses… Je suis contente de pouvoir faire rire les gens avec des choses qui ne sont pas forcément drôles. Pour la Nouvelle-Calédonie, il est possible que je fasse un mélange des anciens spectacles avec le nouveau !

Avez-vous prévu des adaptations du spectacle pour la Nouvelle-Calédonie ?

AR : Pas vraiment, car pour adapter correctement, il faut rester longtemps dans le pays, sinon on dit n’importe quoi… Juste des clichés quoi ! Après, je fais toujours monter des spectateurs sur scène donc c’est sûr qu’à ce moment-là on peut faire des clins d’œil. C’est au feeling ! Il peut m’arriver de rajouter une petite phrase d’impro selon ce qui est arrivé, mais ce n’est pas quelque chose qui est prévu. L’humour, c’est quelque chose de très écrit, très précis : vous changez un mot, ça ne fait plus rire. C’est de l’horlogerie suisse.

Après 35 ans de carrière, comment gérez-vous la pression et les attentes du public ?

AR : Franchement, ce n’est pas une pression désagréable. Un producteur m’avait dit « l’important, ce n’est pas que les gens viennent te voir, mais plutôt qu’ils reviennent te voir », et c’est un conseil que j’ai trouvé très pertinent. Ce qui fait le succès d’un artiste à long terme, c’est que les gens sortent vraiment contents du spectacle, en parlent à leurs proches, qui viennent à leur tour

Est-ce difficile de trouver l’équilibre entre l’humour et la responsabilité sociale ?

AR : Les gens viennent pour rire donc il ne s’agit pas de faire un message à chaque ligne, mais je tiens tout de même à ce que mon spectacle ait du fond. Et j’y tiens encore plus dans ce spectacle puisque le thème est « l’expérience de la vie » donc j’essaye de parler de ce qu’il reste d’une vie, de ce qu’on peut tirer comme expérience… Par exemple, dans le sketch sur les réseaux sociaux, j’imite une influenceuse et ça fait rire, mais il y a un sous-texte plus profond sur la démocratie. Il y a plusieurs lectures. Ça m’a toujours intéressé de distiller des idées ou des messages à travers mes spectacles.

L’industrie du spectacle a beaucoup évoluée dans les dernières années : crise sanitaire, montée des plateformes de streaming, réseaux sociaux… Trouvez-vous que le spectacle vivant a été impacté ?

AR : Non, malgré ces évolutions. Ce sont de nouveaux moyens d’accès à l’expression pour certaines personnes qui peuvent alors émerger et proposer du contenu créatif. Je trouve ça plutôt positif. Le spectacle de scène est quelque chose d’assez unique, ça ne se consomme pas via un écran. Ce qui est formidable, c’est que pendant 1h30, on oublie tout. Moi la première, quand j’arrive sur scène je peux avoir des soucis, être fatiguée, contrariée, énervée…Et j’oublie, grâce à cet échange avec le public. Et ça, on ne l’aura jamais via un écran.

Avez-vous des rituels ou des préparations spéciales avant d’entrer sur scène ?

AR : Pour moi, ce n’est jamais anodin d’aller sur scène. Je n’y vais jamais les mains dans les poches, même après toutes ces années. Souvent, je dors ou je prends un temps calme à l’hôtel pour me charger en énergie, car ce n’est pas rien d’être sur scène pendant 1h30. Après, j’ai tendance à prendre du thé, du café et de la vitamine C !

Un peu de stress ?

AR : Oui toujours ! Surtout là en Nouvelle-Calédonie ça fait 20 ans que je n’y ai pas joué, donc je ne veux pas décevoir, il faut être à la hauteur, il faut être en forme… Après, une fois que je suis sur scène et que le spectacle a démarré, quelque chose de magique se met en place… Quand on y pense, c’est un peu fou de monter sur scène et de faire rire les gens pendant 1h30 !

Kim Jandot

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