La Fédération, présidée par Gilles Tavergeux, a tenu à le rappeler hier, deux jours avant les 8es de finale de la Coupe de Calédonie.
« Sport le plus pratiqué » sur le territoire, rappelle Gilles Tavergeux, président de la Fédération calédonienne, le football a fait parler de lui récemment, et pas forcément en bien. Des incidents sont survenus début juillet à Maré, puis le week-end dernier à Thio, avec dans les deux cas des arbitres pris pour cible par un ou plusieurs supporters, le comportement de certains joueurs étant aussi pointés du doigt. En réaction, le corps arbitral a manifesté sa colère, entre autres par une grève partielle. C’est dans ce contexte, tendu, que Gilles Tavergeux a tenu s’exprimer jeudi matin, accompagné de Marcel Unë, deuxième vice-président, et de Joël Guillerm, responsable de l’arbitrage. « Nous soutenons nos arbitres, que nous formons et que nous envoyons sur les terrains du territoire. Et nous condamnons fermement ces dysfonctionnements, ces agissements, ces incivilités, de la part aussi bien des joueurs, des dirigeants que du public en général », a engagé le président, rappelant au passage que « dans nos règlements généraux, le club qui reçoit une équipe est tenu d’assurer la sécurité des officiels, mais aussi de l’équipe visiteuse ».
Une vitrine
« Par le passé, on a eu des débordements au stade de Magenta, au stade de Pentecost… Il y avait eu des sanctions exemplaires » prises par l’ancienne équipe dirigeante. « Nous aussi, on le fera. On n’hésitera pas, parce que le football doit être une vitrine pour toute notre jeunesse, et non pas le défoulement pour certains. Sans arbitres, il n’y a pas de match », insiste Gilles Tavergeux, avant de formuler une demande aux arbitres. « Tous les incidents qui se produisent dans un match doivent être inscrits sur la feuille de match, parce que les paroles s›envolent, les écrits restent… Ensuite, alors, on pourra sanctionner. » Ce sera le cas pour l’affaire de Maré, dont « le supporter a été identifié ». Le dirigeant, lui-même ancien arbitre, explique que lorsqu’il a pris la tête de la Fédération il y a trois ans, il a trouvé un « arbitrage » qui « avait été oublié, sinistré, puisque les clubs n’avaient plus d’obligations de fournir des arbitres. On s’est alors retrouvés avec une carence d’arbitres, et aussi avec un manque de moyens au niveau de la formation. On a repris tout ça en main, on a commencé à faire un travail avec l’OFC et la Fifa. On a aussi un nouveau référent de l’arbitrage, Joël Guillerm. Aujourd’hui, on est sur une bonne voie. Maintenant, il faut que tout le monde y adhère, notamment les clubs. »
Points de bonus
Selon le projet porté par Joël Guillerm, qui demande « de la discipline », à partir de la saison prochaine les clubs devront fournir trois arbitres, lesquels auront un minimum de quatorze matchs à faire par an. Contrairement à ce qui était en place il y a quelques années, les clubs ne respectant pas cette injonction n’auraient pas de points en moins, et ceux qui seraient dans les clous bénéficieraient de points de bonus. Le système doit être appliqué aux séniors, mais pourrait aussi l’être aux jeunes et aux féminines, deux secteurs qui fournissent peu d’arbitres, voire aucun. Hier matin, il a également été évoqué une récente prise de parole d’un groupement d’arbitres. Marcel Unë s’est montré ferme. « A la Fédération, nous ne reconnaissons pas cette association, qui a été faite en catimini. » L’élu appelle à une reprise du dialogue dans le cadre du giron fédéral, et non en dehors.
Anthony Fillet