« C’est symbolique, grandiose »

Pour son premier déplacement hors de Nouméa lors de ce voyage officiel, Emmanuel Macron, accompagné notamment de Gérald Darmanin et Philippe Vigier, s’est envolé pour Touho, commune de la côte Est touchée notamment par la montée des eaux.

« C’est symbolique, grandiose. C’est un privilège, un honneur ». Quelques minutes avant l’arrivée d’Emmanuel Macron à Touho, Sylvain Néa, mandataire de la grande chefferie, ne cache pas sa satisfaction d’autant plus que la commune de la côte Est « n’est pas à l’initiative de cette venue ». « Ce n’est pas un mariage, ce n’est pas un anniversaire, mais ça va être grandiose », promet-il. Le spectacle, pourtant, est presque similaire à la tribu de Tiouandé. Les femmes s’affairent en cuisine, les hommes s’occupent du feu. « On est un peu ému, on est très honoré qu’il nous ait choisis. Mais on reste nous, on a à cœur de lui montrer notre vie de tous les jours. Et, avec ce voyage, on pense surtout aux générations futures, c’est pour elles qu’on est là », lance Linda, une casserole en main.

« Un honneur pour toutes les personnes qui vivent en tribu »

Les enfants, eux, courent partout. Un bon moyen de faire passer le temps alors que l’attente est longue avant l’arrivée du président de la République. « Il arrive bientôt l’hélicoptère ? », demande un groupe de jeunes. La dernière venue d’un président français dans cette commune remonte à 1979, lors du mandat de Valéry Giscard d’Estaing. « Il avait été accueilli à la mairie, au village. Là, ce qui est important, c’est le déplacement du chef de l’Etat dans une tribu, avance Alphonse Poinine, le premier édile de Touho. C’est un honneur pour nous, et pour toutes les personnes qui vivent en tribu, que ce soit en Nouvelle-Calédonie et même dans le Pacifique. Tout le monde est représenté à travers cette visite. » Voilà  un mois que Tiouandé se prépare à ce déplacement présidentiel, proposé par l’Elysée. « Ma première réaction, en tant que maire, était de prévenir la tribu, le chef, le district et la grande chefferie de Poyes », poursuit Alphonse Poinine. « A partir du moment où nos autorités ont accepté, pour nous c’était un devoir de faire correctement notre travail », abonde Sylvain Néa.

Aucun drapeau affiché

Le travail a été fait. Dès l’arrivée d’Emmanuel Macron, Gérald Darmanin, Philippe Vigier, Nicolas Metzdorf et consorts, accueillis par les danseurs de la tribu de Tiendanite, où était originaire Jean-Marie Tjibaou, l’émotion a rapidement pris les devants. Avant d’atteindre son paroxysme lors de la coutume. « Il est venu par les airs, il a vu la beauté de vos terres et de celles de la province Nord », a d’abord lancé Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur. « Ce n’est pas évident. Je ne sais pas faire de grande phrase mais on va essayer de se faire comprendre. Mais quel privilège, quel honneur. Qui aurait pensé cela, qui aurait pensé que vous seriez venu dans une petite tribu comme la nôtre. Merci, merci du fond du cœur », lui a répondu Sylvain Néa. Et de poursuivre, la voix tremblante : « Vous êtes chez vous monsieur le Président et monsieur les ministres. Le Kanak est un peuple accueillant. Il n’y a pas de drapeaux, on en a dans nos valises évidemment, mais on veut faire la part des choses. La politique aux politiciens, la coutume aux coutumiers, la religion aux religieux… Le temps que vous allez passer avec nous, ici dans cette tribu, vous serez protégé ». Ça valait bien de nombreuses poignées de main et quelques accolades au plus près des locaux.

Claire Gaveau

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