Une Calédonienne au gouvernement, l’affaire avait surpris tant elle semblait extraordinaire. Nous y étions si peu habitués, puisque c’était la première. Le choix d’ultramarins siégeant au sein du gouvernement se portait principalement sur des Antillais, des Réunionnais et même sur une originaire de Saint Pierre et Miquelon ! La Nouvelle-Calédonie paraissait ne pas recéler assez de talents politiques pour connaitre de tells nominations. Jusqu’à ce que Sonia Backès fasse son entrée au sein du gouvernement Borne, aux côtés du Ministre de l’Intérieur. Et là voilà prolongée, maintenu dans ses fonctions, l’illustration d’un sans-faute, contrairement à d’autres nommés en même temps qu’elle et qui n’ont pas été conservé. Certains vont gloser évidemment, on aime tant ça, pour réduire la portée de ce qui est néanmoins un évènement politique. Une nomination au gouvernement, ça n’est pas anodin, s’y maintenir non plus. Et rien ne nous interdit de nous réjouir de l’honneur que fait la République à l’une d’entre nous. Et ce maintien au gouvernement est aussi porteur d’un message fort à destination de la Nouvelle-Calédonie. On ne peut pas avoir déclaré à la face du monde que « la France serait moins belle sans la Nouvelle-Calédonie », et ne pas lui permettre de siéger dans les arcanes du pouvoir au moment où elle en a le plus besoin. Si l’on ne comprend pas, ou si l’on n’accepte pas par idéologie ou mauvaise volonté, le fait que la Nouvelle-Calédonie a nécessairement besoin de relais à Paris, au gouvernement, à l’Assemblée comme au Sénat, c’est qu’on n’y comprend pas grand-chose ou que l’on ne veut pas comprendre. Et c’est aussi pour cela, mine de rien, que les sénatoriales vont receler cette année une véritable importance et un relief particulier. Il s’agira pour les grands électeurs d’en saisir, non seulement tous les enjeux, mais surtout les conséquences de leur choix et de leur vote.