La famille et les proches de Didier Poidyaliwane étaient nombreux à se réunir, vendredi, à Poindimié, pour honorer la mémoire de cet ancien membre du gouvernement, un « homme de dialogue » décédé « prématurément ».
Depuis la chapelle de la tribu jusqu’à sa tombe, sur l’autre rive de la Tiwaka, les chants se sont élevés. Emportés par les bourrasques de vent, ils ont résonné dans toute la vallée à laquelle Didier Poidyaliwane était si attaché. Un an et demi après les obsèques de cette grande figure politique du pays, sa famille, son clan et ses proches lui ont rendu un hommage apaisé et apaisant, vendredi, lors de sa cérémonie de levée de deuil. Sur toutes les lèvres, les mêmes adjectifs reviennent pour qualifier un homme aux convictions profondes et à l’écoute sans faille qui le rendaient capable de « faire le lien » entre des personnes et des communautés déchirées. Une force dont se souvient le père Roch Apikaoua, spécialement venu de Nouméa, qui a découvert les talents de médiateur de Didier Poidyaliwane lors des conflits qui ont secoué la tribu d’Unia, en 2011. « Il a convié les belligérants pour leur dire qu’ils n’étaient pas seuls. Que des Calédoniens étaient avec eux, sans être pour les uns ou les autres, mais pour rechercher des possibilités de renouer le dialogue. Didier n’a pas cessé de le marteler », se souvient le vicaire-général, pour qui l’enfant de Tiwaka doit être un exemple à suivre. « Dans la communauté kanak comme dans les autres communautés, il y a beaucoup de conflits. Il faut qu’il y ait des hommes et des femmes, comme lui, qui jouent ce rôle de tampon entre les uns et les autres pour ne plus avoir des générations qui se disputent. Didier savait magnifier cette matière première qu’est l’être humain. » Connectez vous pour y accéder !Ce contenu est réservé aux abonnés.