Rencontre avec… Valérie Donzelli

Le cinéma calédonien peut s’exporter

La réalisatrice était l’invitée d’honneur du 25e festival de la Foa. Impliquée, elle y a joué un rôle important et nous confie son ressenti.

Un mot tout d’abord sur la Nouvelle-Calédonie, sur ce que vous en retiendrez ?

Valérie Donzelli : Ce qui m’a le plus touchée, c’est la gentillesse et l’humanité des gens que j’ai pu rencontrer et croiser. Une gentillesse et une humanité très sincères et honnêtes, quelque chose d’extrêmement rare, que je n’ai vu nulle part ailleurs. Et puis il y a aussi la nature, j’ai été fascinée par la luxuriance. Ici, on se sent très connecté avec la nature, et on la sent vivante autant que nous. Il y a une forme de respect et de communion qui se font avec la nature, terrestre ou marine. Il y a vraiment quelque chose de particulier.

Quel a été votre ressenti à l’idée que si loin de chez vous, dans un petit village calédonien, il pouvait y avoir un festival de cinéma ?

VD : C’est la magie du cinéma. Le Cinéma est capable de cela, c’est sa force. A un moment donné, il y a quelqu’un* qui par amour du cinéma décide de faire un festival dans un village de 3000 habitants, et 25 ans après, ça existe encore, parce que la passion du cinéma se transmet, elle réunit des gens, des passionnés, des spectateurs. Et je pense que vraiment le cinéma est capable de déplacer des montagnes. Ne serait-ce que pour faire des films, car c’est très difficile. Finalement le Festival de La Foa, c’est comme une sorte de film. Le cinéma est fait de passions, autant par les gens qui le fabriquent que par les gens qui le montrent.

Lors de la cérémonie de clôture, dans son discours, le Commissaire délégué, a indiqué qu’il n’y avait pas de petits pays et pas de petits cinémas, ni de petits films, partagez-vous ce constat ?

VD : Je suis tout à fait d’accord, c’était très intéressant ce qu’il a dit. Il n’y a pas de petit festival, de petit réalisateur, de petite histoire. Le cinéma est capable d’exister dans des endroits qui semblent petits géographiquement.

Et que pensez-vous de ce que vous avez vu du cinéma calédonien ?

VD : Ce qui m’a frappé, c’est qu’il n’y a pas le même suivi qu’en France, entre le rapport de production et le réalisateur. Dans la fabrication et l’écriture des films, il n’y a pas le même rapport au travail et au suivi qu’en France. Parce qu’ils ont davantage de moyens pour le faire, il y a en France des producteurs qui développent des scénarios, qui suivent des metteurs en scène. Et puis en métropole, il y a beaucoup d’aides et des financements qui facilitent ce suivi. Il manque encore des relations de partenaires avec les producteurs sur le développement d’un film, comme il peut y avoir en France. Ici, les réalisateurs sont un peu plus livrés à eux-mêmes. Il y a encore des choses à faire pour que les choses s’améliorent encore. Car ici tout est très neuf. Mais il y a ici une envie, et il y a des films ! Cela dit, je pense que le cinéma calédonien peut s’exporter, comme n’importe lequel. Lors du festival international des scénaristes et compositeurs de Valence, j’ai remis le premier prix du scénario à Gino Pitarch qui a écrit un film magnifique, je pense que ce garçon va faire de grands films et ses films vont s’exporter.

Il semble que la Nouvelle-Calédonie vous a un peu inspiré ?

VD : J’ai très envie un jour de réaliser une comédie musicale gore parce que c’est la communion entre le monde des vivants et celui des morts. J’ai cette idée un peu rock, un peu punk. Sans savoir où cela pourrait bien se passer. Et en venant ici, en entendant les histoires, les traditions, les rites, je me suis dit que ce film pourrait se faire ici en utilisant ce que je pressens de la Calédonie.

*Alors maire de la Foa, Philippe Gomès créé le festival du cinéma en 1999

Crédit photo : Marc Le Chelard

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