Deux jeunes gens ont été sanctionnés par le tribunal correctionnel quelques jours après avoir entièrement fouillé et dégradé un cabinet médical de la rue Bénébig, à Nouméa. L’un d’eux a pris la direction du Camp-Est.
A une heure où les gens dorment, ils ont été repérés en train de courir dans la rue, visiblement en train de cacher des objets sous leurs vestes. Autant dire que pour la patrouille de policiers de la brigade anticriminalité (Bac), c’est le genre de comportement qui intrigue aussitôt. Et les forces de l’ordre ne s’y sont pas trompées. En interpellant quasiment en flagrant délit ces deux jeunes gens – dont l’un était déjà bien connu des services avec 7 condamnations dont 6 pour vols – dans la nuit de vendredi à samedi dernier, les policiers de la Bac ont permis de résoudre en un rien de temps une nouvelle affaire de cambriolage. Une de plus dans l’agglomération nouméenne.
« C’était la tentation »
Devant le tribunal correctionnel de Nouméa où ils ont été traduits en comparution immédiate, les deux prévenus, âgés d’une vingtaine d’années, n’ont eu pour seule explication à leurs agissements leur consommation d’alcool. « J’avais bu au quartier. C’est seulement quand je suis ivre que je fais ça », dit le plus jeune, un casier judiciaire encore vierge mais plus pour très longtemps. Ce peintre non-déclaré doit bientôt comparaître devant le juge des enfants et le délégué du procureur. C’est donc en allant rejoindre un groupe d’amis à la Vallée-des-Colons que les deux jeunes ont la brillante idée de cambrioler le cabinet médical au-dessus de la pharmacie de la rue Bénébig (Nouméa). « Vous avez repéré ce local professionnel car il avait déjà été visité. Il avait une vitre fragilisée qui n’était pas totalement réparée », expose la présidente Lise Prenel après que l’un des deux ait juré avoir commis ce vol « sur un coup de tête. Mon intention n’était pas de voler le médecin, on a agi comme ça. C’était la tentation. On cherchait de l’alcool ». Une fois la vitre cassée, ils ont entièrement fouillé le cabinet. Résultat : ils sont partis avec une tablette numérique, deux portables, de l’argent liquide et… un endoscope. Tout a été retrouvé et restitué au médecin.
« Déplorable »
« Ce professionnel de santé a perdu un temps considérable entre la plainte au commissariat, les démarches avec l’assurance et le nettoyage du cabinet. Il a forcément dû annuler des consultations », déplore la procureure Fanny Philibert. Elle évoque un « vol à l’aspect déplorable : c’est un médecin que vous auriez été ravis d’aller voir si vous aviez été malades ». De l’autre côté de la barre, leur avocate, Me Alexe-Sandra Vu, veut croire que ces jeunes « ont envie de s’en sortir malgré certaines fragilités. Cette comparution immédiate va servir d’électrochoc ». Les peines tombent : un an de prison ferme avec mandat de dépôt pour le multirécidiviste et 120 heures de travail d’intérêt général pour le second.
Jean-Alexis Gallien-Lamarche