Les jours se suivent et se ressemblent et parfois même ils empirent. Partout où nos regards se posent, ça n’est que marasme, incertitude, flous et angoisses, la Nouvelle-Calédonie promène son spleen à longueur de journée. On se secoue la crinière avec l’espoir que ça en fera tomber les poux et pellicules qui nous font nous gratter, mais en vain. Nous claudiquons, jusqu’à en perdre l’équilibre, avec la nostalgie des jours où marchions debout vers un clair horizon. Faut-il donc désespérer de tout, puisque rien ne semble aller ? Malin celui qui peut répondre, tant la litanie des problèmes s’allonge, sans que nous puissions entrevoir un possible meilleur. Alors, comme cela a été le cas par le passé, on plie l’échine et on courbe le dos, en attendant des jours meilleurs que notre incroyable résilience nous fait espérer. La Nouvelle-Calédonie, au prix parfois de miracles étonnants, s’est sortie de bien des ornières, que l’on est nombreux à nous dire qu’il en sera ainsi, cette fois encore. Pourvu que les faits nous donnent raison ! Mais que cela ne nous empêche pas de nous poser aussi les bonnes questions : comment, avec tous les atouts dont nous disposions au départ, en sommes-nous arrivés là ?