En quelques pages, qu’il n’a très certainement pas rédigées, Daniel Goa ce week-end a ruiné bien des espoirs, même ceux ténus qu’avait pu laisser entrevoir, quoi qu’on en pense, le discours de Louis Mapou. Si l’on attendait vraiment peu de choses de la prise de position du président de l’UC, on ne s’attendait pas au discours qu’il a prononcé à Canala. Il a douché bien des initiatives, démoli toutes nos attentes, pulvérisé nos espérances. Jamais dans l’histoire politique calédonienne, un tel discours ne fut prononcé ! Il marque assurément un point de non-retour. Toute haine bue, Daniel Goa revendique, assume et convoque la violence pour l’avènement de Kanaky.
N’en déplaise à ceux trop nombreux qui pensent que la paix et le retour au calme s’achètent par le renoncement, désormais c’est clair : ce qui n’a pas été obtenu dans les urnes, le sera par la violence et les armes.
L’espoir de Daniel Goa, et de ceux qu’il faut bien désigner désormais comme des insurgés, est donc l’indépendance d’ici la fin de l’année. Ils devraient méditer cette phrase du grand romancier américain Paul Auster, décédé le 30 avril dernier : « les bonnes choses n’arrivent que lorsqu’on renonce à les espérer. A l’inverse, trop espérer, les empêche de se produire. »
Nicolas Vignoles