Il cambriole son ancien employeur et repart les bras chargés de bouteilles d’alcool

Deux frères se sont introduits dans les locaux d’un grossiste-importateur de Nouméa il y a une dizaine de jours pour y dérober de l’alcool qu’ils ont distribué à des amis. Ils ont quitté le tribunal correctionnel avec une condamnation.

Son ancien employeur avait noté « son comportement bizarre ». Mais pas de quoi en faire forcément un suspect ni un coupable. Deux semaines après avoir quitté son poste de préparateur de commande chez un grossiste-importateur de Nouméa, un jeune homme d’une vingtaine d’années a décidé de « monter un coup » avec son frère.

En pleine nuit du 18 février, les visages masqués et équipés d’un pied-de-biche, ils réussissent à forcer la porte d’entrée de la société située au 6e km, et un instant à peine plus tard, ils repartent les bras chargés d’une vingtaine de bouteilles d’alcool. La scène est filmée par les caméras de vidéo-surveillance. Les gérants de l’entreprise découvrent le cambriolage au petit matin du lendemain et préviennent aussitôt les policiers. Les indices sont maigres. Seule certitude : « l’auteur semble connaître par cœur les locaux et où étaient entreposées les bouteilles d’alcool », décrit la présidente Hélène Gaillet.

« Ça en vaut vraiment la peine ? »

Les enquêteurs vont ainsi « faire le lien » avec une intervention quelques heures plus tôt où ils avaient été obligés de calmer et de disperser « un groupe de perturbateurs » qui possédait de nombreuses bouteilles d’alcool. L’un d’eux avait été placé en cellule de dégrisement. C’est le point de départ du dossier car l’homme est interrogé et passe aux aveux rapidement, impliquant son frère dans ce cambriolage. Toutes les bouteilles ont été données et consommées.

Ce n’est pas une première pour eux : condamnés à onze et douze reprises chacun, ils sont habitués à la procédure judiciaire. « Ce n’est pas un peu idiot ce que vous avez fait ? Surtout quand on a un casier comme le vôtre… Ca en vaut vraiment la peine ? C’est une perte de temps et d’énergie pour la victime et un possible retour en prison pour vous », raisonne la présidente.

Les frères réfutent l’idée d’avoir préparé ce cambriolage. « J’avais reçu une pierre au quartier et donc j’avais pris le pied-de-biche pour me défendre. C’est en marchant devant l’entreprise que j’ai pensé à faire le coup ».

Un représentant du grossiste estime le préjudice à 113 000 francs (66 000 francs pour l’alcool et 47 000 francs pour la réparation de la porte) et 150 000 francs de préjudice moral. « Je lui dois son chèque, il n’a pas encore été payé », précise la partie civile, sourire en coin, en s’adressant à son ancien salarié. « Je suis prêt à le sacrifier pour vous rembourser », répond-il. « Ils s’emploient à se réinsérer, à ne plus sortir dans le quartier », plaide l’avocate de la défense, Me Devrainne, appelant le tribunal à leur « donner une dernière chance ».

Tandis que le procureur Hervé Ansquer avait requis 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt, le tribunal correctionnel a condamné les deux jeunes hommes à huit et dix mois de prison ferme qu’ils purgeront avec un bracelet électronique sans passer par la case Camp-Est.

Jean-Alexis Gallien-Lamarche

Fil d'actualité

Ça commence à chiffrer…

Parce que la présence du drapeau du FLNKS sur...

« Je me sens prise au piège »

Elle n’était pas là à l’audience. Lui, oui, mais...

Peut-on se faire justice soi-même ?

Comment réagiriez-vous si, en pleine nuit, vous vous retrouviez...

« Je vole depuis que je suis petit »

Présenté au tribunal correctionnel de Nouméa la semaine passée,...

Le tribunal donne raison à la province Sud

Selon le tribunal administratif, l’obligation d’une durée de résidence...

Newsletter

Inscrivez vous pour recevoir chaque semaine notre newsletter dans votre boîte de réception.

Ça commence à chiffrer…

Parce que la présence du drapeau du FLNKS sur le nouveau permis calédonien de conduire n’est pas légale, le gouvernement a été condamné par...

« Je me sens prise au piège »

Elle n’était pas là à l’audience. Lui, oui, mais s’est peu expliqué sur ces violences commises à Poya, le 7 février. La victime est agent...

Peut-on se faire justice soi-même ?

Comment réagiriez-vous si, en pleine nuit, vous vous retrouviez face à un intrus ? Gilles J., qui comparaissait devant le tribunal correctionnel jeudi, a...