La première pierre de la centrale biogaz, attendue de longue date, a enfin été posée sur le site de Gadji. Un pas de plus vers les énergies renouvelables.
Une première pierre. Si l’aboutissement du projet de la centrale biogaz est prévu l’an prochain, un premier geste, symbolique, a été effectué mardi matin, à l’installation de stockage des déchets (ISD) de Gadji. Le projet ne date pas d’hier. En 2019, déjà, il avait été autorisé par les institutions. « Mais il a pris un peu de retard. Je pense qu’on a des contraintes administratives qui peuvent être levées quand il s’agit de projet d’intérêt général », avance d’emblée Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’économie numérique mais aussi du développement des énergies renouvelables.
« La transition énergétique n’a pas de couleur de peau »
Quatre ans plus tard, le projet, porté notamment par Enercal Energies Nouvelles, WINEO et Katchii 2(structure représentant les quatre tribus de Païta), est en passe de voir le jour. « C’est un grand jour aujourd’hui, lance James Païta, le représentant de Bangou, Saint-Laurent, Nianouni, N’De, rappelant qu’un blocage avait eu lieu sur le site du Grand Nouméa en 2015. « Finalement, on arrive sur ce nouveau projet biogaz. Merci de nous avoir compris dans ce conflit. Vous nous avez intégrés, on est ancré dans ce projet, c’est ça le destin commun », poursuit-il. « On peut avancer ensemble et on le prouve avec cette centrale biogaz. Ce sont des initiatives que nous devons encourager et féliciter », abonde Willy Gatuhau, premier édile de Païta. Quelques jours seulement après la venue d’Emmanuel Macron, les paroles du chef de l’Etat résonnent encore. « Le président de la République a dit qu’il y avait un chemin d’avenir à construire, et je suis persuadé que la question de la transition énergétique est un excellent sujet pour ça, poursuit, de son côté, Christopher Gygès. La transition énergétique n’a pas de couleur de peau, elle n’a pas d’orientation politique. » La construction de cette centrale est une « première en Nouvelle-Calédonie ». De quoi ouvrir de nouvelles perspectives. Cela s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire, permettant la valorisation des déchets enfouis et du gaz qu’ils produisent, offrant ainsi une approche durable de la gestion des déchets de la région. « Ça va permettre, au lieu de brûler ce gaz, d’utiliser un groupe électrogène pour pouvoir le réutiliser », résume Jean-Gabriel Faget, président d’Enercal Energies Nouvelles.
« Produire de l’électricité jour et nuit »
Cette production correspond à la consommation annuelle de 2400 foyers urbains. « Ce n’est pas négligeable. D’autant plus que la grande valeur de ce type de technologie est de produire de l’électricité jour et nuit. C’est un complément, notamment la nuit, à son échelle évidemment, à ce que l’on est déjà capable de produire le jour en photovoltaïque », poursuit-il, alors que le biogaz est l’une des seules énergies renouvelables « garantie, prévisible et fiable » puisqu’il peut avoir une production sur demande. Une avancée de poids, dont la concrétisation est attendue pour mai 2024.
Claire Gaveau