Hier marquait le 14e anniversaire de la disparition de Jacques Lafleur. Dans un communiqué, les Loyalistes et le Rassemblement soulignaient combien il « fut le pilier de notre combat pour le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France », un homme dont l’exemple « continue à nous inspirer collectivement pour trouver un chemin de paix et de dignité dans la France ». Sans faire le panégyrique de celui que l’on appelait « le député », il serait bon, surtout en ce moment, de relire ses ouvrages et ses discours, nous découvrions ainsi combien nous avons sans doute eu grand tort de ne pas suivre certains de ses préceptes. Cela aurait certainement éviter bien des erreurs. Dans « L’assiégé », Jacques Lafleur nous livrait en quelques mots ce qui avait constitué l’essentiel de son action politique. « J’ai expliqué avec patience et passion, écrivait-il, que la Nouvelle-Calédonie ne pourrait plus jamais vivre normalement si ses habitants refusaient de se comprendre, s’ils refusaient de se reconnaître malgré leurs différences d’identité et de couleur ». Les messages de celui qui fut perpétuellement convaincu qu’il fallait « donner et pardonner » n’ont pas été entendus, et le 13 mai, œuvre de ceux qui se refusaient, et se refusent sans doute encore, à « reconnaître l’autre », a ravagé les espoirs qu’avaient fait naître l’action, les idées et les combats de Jacques Lafleur.
Nicolas Vignoles