Les véhicules aussi sont impactés par la crise

Depuis le début de la crise, les réparateurs automobiles ont tous constaté une augmentation du nombre de voitures cabossées. En cause, les passages sur les barrages et sur les trottoirs, ou encore les caillassages.

Voitures caillassées, pneus crevés, pare-brises brisés… Face aux barrages et aux émeutiers, nos véhicules ont été les premières victimes. Et tous les réparateurs automobiles s’accordent sur ce point. « D’abord, il y a eu les caillassages, les débris sur les routes », raconte Lucas, un garagiste sur Ducos, qui a préféré anonymiser son établissement. « Mais ensuite, il y a eu un nombre important de personnes qui sont aussi venues parce qu’elles se sont prises des protections de barrages, ou qui ont eu une collision avec une autre voiture dans les bouchons créés par ces derniers. »

Pneus crevés et pare-brise brisés

Le nombre de pneus crevés a, entre autres, explosé. « On est très clairement sur une augmentation énorme de jantes cassées ou de pneus perforés », explique par exemple Hamza, responsable de La Maison du Pneu de la Vallée-du-Tir. « On est autour des quarante, cinquante réparations par semaine : à vue de nez, je dirais que c’est deux à trois fois plus qu’avant. » Des voitures abîmées en raison de la présence de clous ou de vis sur les routes… mais aussi de herses ! « Sur les barrages, il y a beaucoup de herses artisanales, des bouts de bois avec des clous… On a aussi énormément de jantes cassées, parce que les gens sont obligés de contourner les routes, passer sur des trottoirs. »

Même discours du côté de la Maison du Pare-Brise. « Forcément, on a une augmentation du nombre de pare-brise avec des impacts », reconnaît-on au téléphone. « Il y a les cailloux dus aux caillassages, évidemment, mais aussi tous les projectiles dus au mauvais état des routes actuellement. » Les carrossiers aussi ont remarqué une augmentation du nombre de voitures endommagées. « Forcément on voit plus de voitures cabossées », précise Jérémy, réceptionniste auprès de la Carrosserie Nouvelle. « Là, je dirais qu’on a monté 50 dossiers en moins de deux semaines. » En cause, cette fois les caillassages, mais aussi les collisions sur d’autres véhicules dans les embouteillages ou avec des barrages. « Je me suis pris un poteau sur un barrage dans les quartiers sud », enrage par exemple Lionel, un quarantenaire qui travaille dans la climatisation. Et les démarches pour faire réparer sa voiture mettent du temps. « C’est long parce qu’on travaille avec les assurances, il faut monter le dossier avant de passer par nous, et ensuite il faut qu’on récupère les pièces, et là il faut être patient… », conclut Jérémy.

Difficulté pour trouver les pièces nécessaires

Parce que la difficulté pour les mécaniciens, c’est justement de trouver les pièces nécessaires à la réparation des voitures. À ce jeu-là, « c’est vraiment compliqué », explique Robert, le gérant de Garage Méca 13. S’il explique « qu’au niveau des réparations d’un point de vue mécanique, les voitures ne sont pas forcément énormément touchées », il n’empêche « qu’étant donné que beaucoup de pièces détachées ont brûlé sur le territoire », il est très difficile pour lui de satisfaire tous ses clients. « On est obligé de commander via nos fournisseurs, mais là les délais c’est de la folie ! On est sur du minimum un mois. » La solution alors, c’est de chercher dans des casses qui n’auraient pas été trop impactées par les émeutes. Mais même là, parfois, il ne trouve pas. « Rien que ce matin, j’ai dû expliquer à des clients que je ne trouvais pas de quoi réparer leur voiture. Pourtant, c’était un modèle de Peugeot assez classique. »


Augmentation du nombre de contrôles techniques

Les réparateurs automobiles ont aussi remarqué… un nombre de contrôles techniques qui a explosé ! Évidemment déjà, les rendez-vous qui n’avaient pas pu se faire au début de la crise se sont reportés jusqu’à présent, et de nombreux conducteurs ont aussi voulu s’assurer que leurs véhicules étaient encore en état de conduite après avoir passé les derniers mois sur des routes escarpées. Mais ce qui a conduit à cette explosion… ce sont les départs ! « Nous, on a eu de la chance, on a été dans les premiers à rouvrir », témoigne Lucas, mécanicien. « On a rapidement eu beaucoup de monde qui sont venus pour faire des contrôles techniques. Pour avoir discuté avec les gens, quasiment tous en faisaient un pour pouvoir revendre derrière. » Une tendance confirmée par Robert, le gérant de Garage Méca 13 : « On a été fermés pendant longtemps, mais depuis qu’on a ouvert on n’a pas beaucoup de réparations sur de la mécanique, mais une très grande demande concernant les contrôles techniques. »



Loris Castaing

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