« S’il fallait passer des barrages, je passais les barrages », car « c’est mon droit d’aller voter »

A l’Hôtel de ville de Nouméa, ce dimanche, les élections européennes ont attiré des votants dès tôt le matin.

Elisabette et Pascaline sont arrivées dix minutes en avance. Assises l’une à côté de l’autre, sur un banc, dos à la salle d’honneur de la mairie, le regard vers l’entrée, gardée par des militaires (qui un quart d’heure plus tard reculeront pour se poster, plus discrètement, sur la place des Cocotiers), elles ne se connaissent pas, ne sont pas de la même ethnie (l’une est d’origine européenne, l’autre est Mélanésienne) mais elles attendent la même chose : que leur bureau de vote ouvre.

La première est venue seule et ce n’était pas prévu comme ça. « Mon mari est bloqué sur La Tamoa, il devait venir, finalement il ne tente même pas » étant donné la dangerosité du trajet, le réseau routier ayant été perturbé par des émeutiers hier matin. Leur fille, pour qui cela devait être la « première élection », manquait elle aussi à l’appel. Elisabette, qui dormait la veille à Nouméa, non loin de la mairie, n’a pas reculé. « On a la possibilité de pouvoir voter, il ne faut pas hésiter, il faut exercer son devoir », rappelle-t-elle.

Pascaline, elle, est venue accompagnée. « Mon mari, au départ, était réticent. Moi, j’ai dit : ‘’j’y vais’’. Finalement, il est venu. » Ou quand le pouvoir de persuasion des femmes est d’un précieux secours pour la démocratie.

« Un devoir »

Claude est lui aussi arrivé de bonne heure. « Je viens tôt, comme ça après je suis tranquille, je fais mes petites affaires tranquillement. » Au programme du jour : « c’est dimanche, on reste à la maison, on fait notre petite cuisine… » Comme Elisabette et Pascaline, il n’est pas venu sans boussole : il sait pour qui il va voter, et ce « depuis très longtemps. Je suis l’actualité comme tout le monde », sourit-il. « Chaque élection, je vote. Même si je ne vote pour personne, je suis toujours présent. C’est un devoir. » Et ce dimanche, « s’il fallait passer des barrages, je passais les barrages », car « c’est mon droit d’aller voter », insiste-t-il. « J’en connais qui m’ont dit qu’ils ne veulent pas voter. Ils font ce qu’ils veulent. De toute manière, les gens ils ne savent pas pour qui on vote », le vote est secret. « Il y en a beaucoup qui ne vont pas venir », reprenait-t-il, un peu après 7 h, « parce que les gens sont découragés ». Les émeutiers, « ils font leur truc pour empêcher les gens de passer, pour faire peur, pour ne pas qu’ils aillent voter, voilà le jeu ». Claude ne tombe pas dans le panneau. « Ah, non, ça ne marche pas avec moi ! »

Anthony Fillet

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