Sonia Backes : « Ne céder à aucune provocation »

Sonia Backes, la cheffe de file du mouvement Loyaliste et présidente de la province Sud, a posté un long message audio sur Facebook après les émeutes survenues dans la nuit de lundi à mardi.

Après un premier message posté sur son compte Facebook, où elle dénonçait qu’ « une partie des indépendantistes a transformé son combat politique en guérilla urbaine en instrumentalisant des gamins qui mettent le feu à Nouméa », Sonia Backes a livré une nouvelle prise de parole, toujours sur le réseau social, où elle dénonce les actions de la veille. « Si nous étions dans un pays démocratique, si nous étions un peuple uni et j’oserais dire normal, aujourd’hui nous commenterions tous les élections provinciales. Si nous avions été dans un pays normal, vous auriez tous été votés ce dimanche, seul ou en famille, nombreux comme toujours. Et chacun pourrait se féliciter du succès de son candidat ou soit regretter que le résultat ne soit pas à la hauteur de ses espérances. Mais chacun l’aurait accepté et j’en suis convaincue, nous aurions tous souhaité au vainqueur de réussir », a-t-elle débuté dans ce son de plus de trois minutes.

« Cette paix durement acquise à prix fin »

Selon la présidente de la province Sud, la Calédonie « a besoin d’élu et de responsable légitimité par le vote du peuple ». « Après les trois référendums qui ont vu la victoire du non à l’indépendance, les trois partenaires des accords ont tous accepté de repousser les élections pour se donner du temps afin de trouver un accord qui nous permettrait à tous de vivre ensemble et dans la paix », a-t-elle poursuivi, regrettant que « dans la nuit, cette paix durement acquise à prix fin » alors que « la souche la plus radicale des mouvements indépendantistes a perpétré une série d’exactions et d’actes de violence dans l’agglomération nouméenne et dans différents points de la Calédonie ».

« Ces nouveaux événements, d’une gravité sans précédents, ont été organisés et prémédités par des groupuscules bien connus. Ils ont causé de gros dégâts, tant sur le plan humain que matériel. C’est avec douleur que j’ai appris que près d’une centaine d’innocents ont été agressés, violentés, battus et parfois défigurés par des groupes de sauvages qui s’en prenaient à des hommes et des femmes seuls pour la seule raison qu’ils n’étaient pas d’origine kanak », a-t-elle enchaîné, alors que Nouméa et les communes du Grand Nouméa, notamment, se sont embrasées dans la nuit de lundi à mardi avec de nombreux véhicules et magasins brûlés ou pillés.

« L’État est avec nous »

Malgré tout, Sonia Backès a voulu livrer un message rassurant. « Je veux rappeler que l’Etat est avec nous », assure-t-elle, alors que « d’importants renforts sont en chemin » pour venir soutenir les forces de l’ordre déjà présentes sur le territoire. « En attendant que le calme revienne et que les coupables soient jugés, il est de mon devoir de vous enjoindre à rester calme. Il est dans cette heure tragique indispensable de ne céder à aucune provocation. Le temps a fait son œuvre, nous avons appris du passé, nous ne commettrons pas les mêmes erreurs », a-t-elle enchaîné alors qu’elle appelle à « une vigilance constante et solidaire » à l’heure où les réseaux sociaux « sont autant une force qu’une faiblesse ».


Philippe Blaise : « Une vague terroriste de destructions »

Philippe Blaise, vice-président de la province Sud, s’est montré très virulent sur les réseaux sociaux alors que « la CCAT a déclenché une vague terroriste de destructions, incendies, pillages, caillassages dans tout le grand Nouméa, opérés principalement par des jeunes encadrés par des délinquants habituels ». « De nombreux commerces ont été pillés et incendiés par ces voyous agissant sur instruction des meneurs de la CCAT, dans le but de faire dérailler le dégel du corps électoral (…) Ces actions terroristes nous confortent dans l’idée que le combat mené par la CCAT n’est pas un combat pour la justice, la paix ou la défense du peuple, mais une lutte par tous les moyens pour asservir les Calédoniens. Ce soir ce qui s’est passé ne peut que renforcer notre détermination à nous battre pour faire triompher la démocratie et la liberté contre ses ennemis », a-t-il écrit dès lundi soir. Avant d’appeler, ce mardi, à sécuriser différentes zones. « Je recommande très fortement aux habitants des quartiers de profiter de la journée et du répit relatif pour s’organiser entre voisins, à chaque fois que cela est possible, pour être en mesure de sécuriser solidairement leurs rues ce soir. Les forces de l’ordre étant mobilisées sur les points chauds elles ne peuvent pas intervenir partout. Chaque rue sécurisée allègera leur travail », a-t-il poursuivi.



Claire Gaveau

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