Auparavant à la tête de l’Association des propriétaires, entraîneurs et éleveurs de trotteurs, Nicolas Schneider a été élu, mi-mars, à la présidence de la Fédération des courses hippiques. Avec la volonté de tourner la page de plusieurs années difficiles, sur le plan sportif mais aussi relationnel, pour la filière.
Le 16 mars dernier, au Centre culturel de Boulouparis, il était le seul sur la ligne de départ. De quoi lui assurer une victoire logique, bien que discutée. « Il n’y avait personne face à moi, malgré tout je n’ai pas été élu à l’unanimité », confesse-t-il. Une situation qui témoigne des récentes tensions dans le monde hippique calédonien. Mais, aujourd’hui, il veut tourner la page. Avancer comme toujours. « Je veux qu’on soit dans du positif, je ne veux pas regarder derrière, mais toujours devant, dit-il. Je n’ai pas de temps à perdre avec des réunions interminables, avec des débats stériles ». Lors de l’Assemblée générale élective, il a ainsi tenté d’exposer « sa vision de la situation et sa méthode de travail ». Avec l’envie énorme d’écrire un nouveau chapitre pour les courses hippiques calédoniennes, en manque de souffle ces dernières années. « On a perdu deux ans et demi déjà », regrette-t-il.
« Le trot n’est pas sectaire »
L’occasion pour lui de tendre les bras à tous les amateurs et professionnels de la filière. « Il y a évidemment des affinités, des connaissances. Mais tout le monde peut s’impliquer. Aucune porte n’est fermée. Surtout, je ne veux plus entendre parler en mal de telle ou telle personne », assure-t-il, déterminé, à l’aube de ce nouveau mandat, le premier en qualité de président de la Fédération des courses hippiques. Sa connaissance du milieu demeure colossale alors que Nicolas Schneider est, notamment, la voix de la discipline. Celle qui a longtemps commenté les courses, celle qui éclaire d’un regard juste les médias. Il est, aussi, pleinement engagé dans la filière alors qu’il performe dans le trot. Pas question, cependant, d’oublier le reste des disciplines. « Je veux rassurer les gens. J’arrive au travers du trot, mais j’ai longuement été engagé dans les courses, je suis également propriétaire de galopeurs. Mon implication dans le trot n’est pas sectaire », assure-t-il, alors que le trot lui permet simplement « de concilier le plus possible vie professionnelle et personnelle ».
Neuf réunions cette saison
Devant lui, il a tout de même une montagne à gravir alors que l’ensemble de la filière tente, tant bien que mal, de repartir de l’avant. Il plaide, dès à présent, pour « un plan pluriannuel ». « Il faut vraiment donner de la visibilité à la filière équine et inscrire le projet des courses dans un ensemble », complète-t-il, alors que le calendrier de cette saison 2024 devrait comporter neuf réunions (le calendrier définitif doit encore être validé et devrait être connu la semaine prochaine, NDLR) en raison d’un budget « encore contraint ». Dès lors, comme l’an dernier où il avait été organisé à Boulouparis, le Grand Prix du Gouvernement, l’un des grands rendez-vous de la saison, devrait une nouvelle fois avoir lieu en Brousse (et en journée). « L’objectif est de retrouver ce Grand Prix à Nouméa dès 2025 et si possible en nocturne. Car, selon moi, les nocturnes sont un peu l’avenir des courses en touchant différemment le public », avance Nicolas Schneider, qui espère voir le calendrier avec « dix réunions en 2025 et onze réunions en 2026 ».
Le bureau
Nicolas Schneider n’avance pas seul dans cette nouvelle mission alors qu’il sera notamment accompagné de Fabrice Gossoin et de Charles Ohlen, respectivement président du Comité des courses de Bourail et représentants des professionnels du galop, en qualité de vice-présidents. Le bureau directeur de la Fédération sera composé, au total, de sept personnes.
« Respecter le passé »
En devenant président, Nicolas Schneider succède ainsi à Raymond Greppo, qui a assuré ce rôle pendant un an. « Il a assuré la présidence dans une ambiance délétère, je l’ai remercié pour cela, explique le nouveau chef de file. J’aurais aimé qu’il ait un mandat plus simple par rapport à toute son implication dans la filière. » Malgré tout, l’heure du changement a sonné. « Il était important qu’une nouvelle génération prenne les rênes. On était arrivé au bout d’un système », poursuit-il, en évoquant notamment l’évolution de la société, l’avènement des réseaux sociaux et le développement des différents outils. Mais, il l’assure : « Le changement n’empêche pas de respecter le passé ».
Claire Gaveau