Transféré dans une prison de Métropole pour purger une peine de quinze ans de réclusion criminelle pour le rapt et le viol d’une femme à Nouméa, André N. va être rapatrié au Camp-Est. L’administration pénitentiaire s’y opposait, mais la justice en a décidé autrement. Une décision rare. Explications.
Un éloignement qui porterait atteinte à la Convention européenne des droits de l’homme. D’après nos informations, un détenu calédonien, incarcéré depuis 2019 dans une prison métropolitaine dans le cadre d’une affaire criminelle, a obtenu son rapatriement en Nouvelle-Calédonie contre l’avis de l’administration pénitentiaire. C’est une récente décision du tribunal administratif de Marseille qui est venue donner raison à André N., qui avait porté l’affaire en justice après avoir essuyé de multiples refus à sa demande de retour sur le territoire calédonien.
Il y a vingt-deux ans, la psychose avait envahi Nouméa : le soir du 21 mai, une femme avait été enlevée, séquestrée dans son véhicule, puis violée pendant cinq heures dans différents quartiers de Nouméa par un homme. Ce ravisseur, dont on ne connaissait rien, avait été introuvable, ce qui avait participé à l’affolement de la population. Ce n’est que onze ans après cet enlèvement qu’André N. avait été confondu grâce à un prélèvement d’ADN effectué à la suite de violences sur son épouse. Condamné par la cour d’assises de Nouvelle-Calédonie à la peine de quinze ans de réclusion criminelle – le maximum encouru –, le 30 juin 2017, André N. avait été transféré au centre de détention de Casabianda, en Corse, avant de rejoindre, à partir de mars 2024, la prison de Salon-de-Provence. Sa fin de peine est fixée en juillet 2026.
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Jean-Alexis Gallien-Lamarche