De retour de Paris, Christopher Gygès a annoncé la construction d’une des plus grandes infrastructures de stockage d’énergie en France et en Europe. Elle sera à Boulouparis. Un investissement de 9 milliards de francs.
Ce projet stratégique avait été annoncé en 2023 par la société privée Akuo, producteur indépendant français d’énergie renouvelable, mais les émeutes lui avaient mis un coup d’arrêt. Son financement a été finalisé la semaine dernière à Paris. Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’économie et de l’énergie, a participé à son bouclage alors qu’il se trouvait dans la capitale pour le salon Viva Tech. Akuo exploite déjà la ferme solaire de Kwita Wije à Boulouparis.
Cette nouvelle infrastructure, d’une capacité de stockage de 200 MWh, va venir stocker l’électricité produite pendant la journée pour la réinjecter le soir au moment du pic de consommation. Une manière de valoriser au mieux l’énergie produite par les parcs photovoltaïques. A pleine puissance, elle devrait couvrir un tiers de la consommation électrique des ménages de l’île. Cette centrale de stockage d’électricité a la capacité de délivrer 50 MW chaque jour pendant trois heures, tout au long de sa durée de vie de douze ans.
Verdir le secteur minier
Prévu pour début 2027, ce projet « s’inscrit dans le cadre du schéma pour la transition énergétique du territoire, qui vise une réduction de 75 % des émissions de gaz à effet de serre à horizon 2035 ». Il doit contribuer au verdissement du secteur de la mine, qui pèse à lui seul les trois quarts de la consommation électrique du territoire. Pour Christopher Gygès, il représente « une avancée majeure pour la transition énergétique du territoire et signe le redémarrage de la filière ». Près de 9 milliards de francs vont être investis par un opérateur national de premier plan dans le secteur de l’énergie, avec le soutien financier de BPI France, l’Agence française de développement (AFD), et la Caisse d’épargne Île-de-France, « preuve que les investisseurs reviennent en Nouvelle-Calédonie, et que les établissements bancaires nous refont confiance », se satisfait le membre du gouvernement en charge de l’économie et de l’énergie. Au-delà, plus de trente emplois directs vont être générés pendant la phase de construction. Le projet va également rapporter 450 millions de droits de douane, qui vont venir abonder le budget du territoire. Après le solaire, le gouvernement ambitionne la construction de centrales de stockage en hydroélectricité.
Isabelle Peltier