Le CEROM, qui regroupe l’ISEE, l’IEOM et l’AFD, a publié les comptes rapides de la Nouvelle-Calédonie pour 2023, avec un focus sur 2024. Édifiant.
Ce rendez-vous a permis de réaffirmer un constat dramatique que tout le monde a déjà tiré des conséquences des émeutes de la CCAT : la croissance s’est effondrée. Pour le CEROM (Comptes Économiques Rapides pour l’Outre-mer), l’année 2024 sera celle qui aura vu s’effondrer le Produit Intérieur Brut (PIB) calédonien.
Une consommation en forte baisse
« Les différentes interventions, publiques et privées (fonds de solidarité, reports des échéances bancaires, chômage partiel, …) ont permis d’amortir le choc, mais la récession est forte. Compte tenu des informations à leur disposition, les premiers travaux des partenaires CEROM conduisent à estimer un recul du PIB de l’ordre de 10 à 15 % en 2024, soit un niveau de PIB compris entre ceux des années 2013 et 2017. Les trois moteurs de l’économie : la consommation, l’investissement et les échanges extérieurs sont ainsi très mal orientés. »
Les Calédoniens sont frappés de plein fouet par une forte diminution du revenu des ménages. Ainsi, à la fin 2024, un salarié du privé sur six avait perdu son emploi, et la diminution des effectifs dans le secteur public atteignait 3 %. Dans ces conditions, le CEROM estime que la consommation des ménages a baissé dans une fourchette comprise entre 8 et 10 %. En conclusion de cette rapide analyse des données économiques de 2024, le CEROM souligne : « L’investissement est au plus bas : les transactions immobilières diminuent de deux tiers et la production de crédit s’effondre. Ces éléments conduisent à estimer une diminution de 20 à 25 % de l’investissement. La diminution de l’activité économique se traduit par une diminution de 28 % des importations de biens et la forte diminution des ventes de nickel, avec une baisse encore plus marquée de 40,5 % des exportations. »
Nicolas Vignoles