Le maire de Boulouparis a été reconduit jeudi pour un mandat d’un an à la tête de l’Association française des maires de Nouvelle-Calédonie (AFM-NC). Pascal Vittori continue de militer pour un élargissement du champ des compétences des communes, et pour leur association aux discussions sur l’avenir institutionnel. Il poursuit aussi activement le développement de sa commune.
La Voix du Caillou : C’est la deuxième fois que vous êtes élu à la tête de l’Association française des maires de Nouvelle-Calédonie, et vos priorités restent les mêmes que celles de votre précédent mandat. Vous continuez notamment d’œuvrer pour que les communes soient associées aux discussions sur l’avenir du territoire…
Pascal Vittori : Oui, ces discussions se poursuivent et il me semble donc logique de continuer à porter la voix des maires sur la question de l’avenir institutionnel. Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, nous a invités à deux reprises au Haut-commissariat, dans le cadre de ses visites en Nouvelle-Calédonie. La première fois, pour nous faire un compte-rendu des négociations en cours ; la seconde fois, pour échanger avec nous au sujet des difficultés que nous rencontrons, en termes notamment de sécurité, de finances locales et de reconstruction. La place des communes dans le futur statut représente bien sûr un enjeu majeur.
LVDC : D’autant que vous continuez d’appeler au renforcement des compétences des communes…
P.V. : Il faut savoir que les communes de Nouvelle-Calédonie sont en retard par rapport à celles de la Métropole. Nous n’avons pas, par exemple, la compétence en matière de police. Quand les maires de la zone VKP ont pris au moment des émeutes un arrêté visant à empêcher la vente d’alcool, leur décision a été annulée. Nous n’avons pas non plus le droit de préemption, qui nous serait pourtant bien utile lorsque des propriétés abandonnées deviennent des lieux insalubres, ou se transforment en squats. Nous sommes également en retard dans les compétences concernant l’aménagement du territoire et l’intercommunalité. Je souhaite aussi que les communes puissent bénéficier d’une fiscalité qui leur soit propre, afin de développer plus d’autonomie vis-à-vis du gouvernement, et d’éviter d’être en première ligne en cas de baisse des recettes. J’ai encore demandé à ce que les personnes qui le souhaitent puissent venir se pacser en mairie, et non au tribunal comme c’est encore le cas aujourd’hui. Bref, il s’agit de demandes très concrètes, qui figurent dans un document remis en décembre aux plus hautes instances de l’État. Nous souhaiterions voir l’Association des maires de Nouvelle-Calédonie prendre part aux discussions, afin de donner plus de force à nos propositions.
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Propos recueillis par Isabelle Peltier