Le monde du nickel, en particulier en Nouvelle-Calédonie, a les yeux rivés sur l’île de beauté, où un projet d’extraction de nickel est sur la table. On doit à Stefan Ansermet, responsable scientifique de la compagnie canadienne Aurania, la découverte d’un très important gisement de nickel au Cap Corse. Selon lui, il serait possible d’extraire 34 000 tonnes de nickel par an depuis une barge en mer, pour dégager un profit équivalent à 60 milliards de francs. A l’heure où les prix du nickel stagnent, que les stocks sont au plus haut et que le nickel calédonien ne va pas bien et cherche toujours des repreneurs, cette annonce jette le trouble. Sauf que…
Un projet contesté
Cette découverte n’en est pas une à proprement parlé, puisque l’on connaît depuis le début des années 70, qu’il y a du nickel en Corse. Mais jusqu’alors aucun projet, même à l’état embryonnaire, n’avait vu le jour. Cette fois la compagnie Aurania, et sa filière corse Corsica Ressources, ont mis un projet sur la table. Ce dernier verra-t-il le jour, ça n’est pas certain, tant les opinions et avis lui sont déjà très défavorables. Le gisement découvert se situe en effet sur les plages de Nonza et d’Albu, les élus locaux ont annoncé leur opposition au projet et une pétition a recuilli 21 000 signatures en quelques jours seulement. Les promoteurs du projet ont organisé une conférence de presse pour le défendre, mais assurer que rien ne serait fait sans l’aval de la population. Quant à l’Etat, dont dépend les autorisations, il n’a pour l’instant rien dit.
Nicolas Vignoles