Nous sommes donc repartis dans le sempiternel débat qui oppose la production locale, en particulier dans l’industrie, et l’import. On n’en sort pas depuis des décennies. Les uns et les autres se renvoyant la responsabilité de la vie chère. La Nouvelle-Calédonie, pour des raisons diverses, n’est jamais parvenue à faire la synthèse entre le local et l’import, mais a bâti son économie sur ces deux jambes qui n’ont pas la même fonction et ne suivent même pas la même direction. Le débat jamais tranché revient sur le tapis, d’une part en raison de la prochaine présentation d’une loi sur la vie chère en Outre-mer, et d’autre part parce que la reconstruction du tissu économique calédonien ne fera justement pas l’économie d’une remise à plat d’un système qui marche de guingois. Nous entendons depuis trop d’années, la nécessité de repenser le modèle économique, pour que, maintenant que le 13 mai a provoqué la ruine, nous ne nous y attaquions pas. Et sur ce point, à l’instar de ce qui se passe en politique, il faudra bien trouver un « compromis économique » où le local comme l’importation devront faire des concessions. En ont-ils le désir, n’est même plus la question, tant il y a aujourd’hui une nécessité d’agir concrètement sur les marges et les prix, et que cela se ressente dans le portefeuille des Calédoniens.
Nicolas Vignoles