Il était bien d’attendre vingt-quatre heures de plus. Réuni hier matin, le 18è gouvernement a adopté le budget primitif 2025 de la Nouvelle-Calédonie. Rendez-vous maintenant au Congrès.
peu exceptionnelle, les membres du gouvernement sont donc parvenus à un accord. Ils n’y étaient pas arrivés mercredi lors de leur séance hebdomadaire. « Il y a des ajustements qui doivent être faits, il y a des discussions à avoir », nous avait alors confié Christopher Gygès. La nuit ayant porté conseil, le budget a donc été adopté par l’exécutif, il sera examiné et débattu au Congrès le 28 mars. Hier matin, seuls les cinq membres indépendantistes se sont abstenus. « Personne n’a voté contre », tient à souligner Thierry Santa, « ce qui est quand même significatif ».
L’aide de l’État
Il a donc fallu trouver un équilibre budgétaire, et cela passe par des économies, même si, souligne encore Thierry Santa, « depuis de nombreuses années la Nouvelle-Calédonie fait des efforts pour diminuer ses dépenses de fonctionnement ».
« Comme je l’ai rappelé lors du débat d’orientation budgétaire », a déclaré à la presse le président du gouvernement, Alcide Ponga, « nous sommes dans des conditions budgétaires contraintes. Il y a de nombreux défis à relever. Tout ce que nous avons subi l’année dernière a fait qu’aujourd’hui les recettes fiscales de la Nouvelle-Calédonie sont en grande diminution. Nous n’avons plus les recettes nécessaires pour pouvoir financer l’ensemble des dépenses que nous avions par exemple en 2023, et il faut donc que tout le monde fasse des efforts. Nous avons discuté pour réduire nos dépenses et parvenir à établir un budget équilibré. » Les débats au sein du gouvernement, comme ils l’ont été au Congrès, portent sur le prêt garanti par l’État de 119 milliards de francs. « L’aide apportée par l’État », explique Alcide Ponga, « va nous permettre d’assumer le budget 2025. Non pas en toute sérénité, car il est quand même contraint. Mais cette aide va nous permettre de rembourser une bonne partie des fonds qui ont été attribués à la Nouvelle-Calédonie pendant le COVID et l’année dernière. » Dans les faits, cette aide est déjà ventilée, puisque près de 50 milliards vont servir au paiement des avances remboursables fournies par l’État et aux intérêts de l’emprunt. Sur la somme globale (119 milliards), 45 milliards seront mobilisables cette année : 4,4 milliards pour le système électrique, 9,9 milliards pour le RUAMM, 19,5 milliards pour compenser la perte de recettes fiscales et 11,2 pour le financement des dispositifs de chômage. Les 24,7 milliards restants seront utilisés en 2026 et 2027.
Nicolas Vignoles