Ces derniers temps les « médias » de gauche ont lancé une grande offensive médiatique, elle coïncide avec la reprise des discussions. Dernier avatar en date, la publication d’une interview croisée de Roch Wamytan et d’Omayra Naisseline à « l’Anticapitaliste », média d’extrême-gauche comme son intitulé l’indique. Si elle se félicite des échanges avec Manuel Valls, Omayra Naisseline se situe bien dans la trajectoire du FLNKS à savoir que ces négociations doivent aboutir à l’indépendance. « On reste malgré tout vigilants, dit-elle, mais on garde l’espoir qu’on puisse aboutir à un accord qui respecte le droit international. Je rappelle que la Nouvelle-Calédonie est inscrite sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser depuis 1986, donc ce processus-là doit aller jusqu’à l’aboutissement de la pleine souveraineté et fermer cette parenthèse coloniale ». Et elle réclame du gouvernement, de l’État français, et de la France que l’éventuel accord « respecte ce droit à l’autodétermination, le droit à la dignité du peuple kanak et le droit international ». Roch Wamytan pour sa part, et sans surprise, est plus radical. Pour lui le 13 mai s’inscrit dans une longue « séquence de révoltes face au colonisateur français », parce que, dit-il, « ils nous ont volé notre pays, il faut qu’on retrouve notre pays ». Évoquant les différents accords signés, citant même Nainville-Les-Roches alors que ces discussions se sont conclues sur un échec, Roch Wamytan explique que « nous avons signé il y a 25 ans maintenant l’accord de Nouméa, qui a donné corps à un processus venu de l’accord de Matignon, c’est-à-dire un processus de décolonisation et d’émancipation de la Nouvelle-Calédonie à partir de la revendication nationaliste du peuple kanak. Tous les systèmes qui ont été mis en place jusqu’à maintenant, ont été détricotés à un moment donné. Nous disons que nous avons été colonisés ».
Nicolas Vignoles