Le bureau politique du FLNKS s’est réuni hier matin, afin d’évoquer la province des Îles, le commissaire Drowa et la censure.
La réunion du bureau politique a été suivie par une conférence de presse. La parole est revenue à l’animateur du bureau, Dominique Fochi. Évoquant la situation de Jacques Lalié, « démissionnaire d’office » de tous ses mandats suite à l’exécution provisoire de sa peine de deux ans d’inéligibilité, il a fait le rapprochement à d’autres affaires judiciaires dans lesquelles étaient ou sont impliqués des responsables politiques non-indépendantistes, faisant référence sans les nommer à Philippe Gomès et Willy Gatuhau. Partant de cette comparaison, Dominique Fochi, commentant sur la forme et non le fond, a rappelé que « le FLNKS a déjà dénoncé à maintes reprises cette justice à deux vitesses qui, rappelons-le, a condamné ceux qui ont combattu le colonialisme : assassinats de nos jeunes, déportation de nos prisonniers politiques. Alors que dans le même temps, elle reste très laxiste envers ceux qui prônent le maintien dans la France. »
De manière un peu surprenante, le FLNKS a dénoncé également une « médiatisation disproportionnée » autour du cas du commissaire Drowa, sous le coup d’une suspension de quatre mois et d’une enquête interne de l’Inspection générale de la police nationale. « Nous tenons à souligner l’importance de ne pas transformer ce sujet en une affaire politique, a précisé Dominique Fochi. Les institutions publiques doivent rester un lieu de neutralité. Toute tentative de faire de cette affaire un enjeu politique dirigé contre les kanak ou d’autres communautés du pays serait non seulement déplacée, mais également préjudiciable ». Or, si la presse s’est fait l’écho en effet de cette affaire, il ne semble pas évident que certains aient tenté une récupération politique. Toujours est-il, précise le FLNKS, que « face à toutes formes d’injustices, le mouvement reste mobilisé afin d’établir la vérité, tant sur la répression judiciaire, policière que pénitentiaire ».
Et la censure ?
Le FLNKS n’a pas longuement commenté le dépôt par le Nouveau Front Populaire et le Rassemblement national de motions de censure. Il souligne toutefois que c’est une nouvelle sanction de la politique d’Emmanuel Macron. Le FLNKS, qui voit dans la décision d’Emmanuel Tjibaou de ne pas voter cette censure, une « position personnelle sur laquelle il s’est expliqué », estime cependant que la chute du gouvernement Barnier « aura des conséquences certaines sur le traitement du dossier calédonien aussi bien au niveau des urgences que des discussions sur l’avenir du pays ». Il n’a pas été question du prochain congrès du FLNKS dont la date n’a pas encore été arrêtée, mais qui devrait se tenir au début de l’année 2025.
Nicolas Vignoles