Le 6 septembre, le Haut-commissaire a signé un arrêté préventif.
À l’approche du 24 septembre, jour au cours duquel on ne sait pas ce qui se passera à part la « déclaration unilatérale d’indépendance des chefferies », et « afin de prévenir les graves troubles à l’ordre public qui seraient capables de se reproduire », le Haussariat a donc interdit « les rassemblements, manifestations et cortèges » à Nouméa, à Païta, au Mont-Dore et à Dumbéa jusqu’au 30 septembre. Une mesure nécessaire de prévention, sauf que l’on ne sait pas très bien ce qu’elle recouvre, ce qui met nombre d’organisateurs de manifestations dans l’embarras. Une compétition sportive comme un marché entrent-ils dans le cadre de ces rassemblements interdits ? Dilemme ! Le dernier exemple en date est relatif à la décision de la ville de Dumbéa, se référant légitiment à l’arrêté du Haussaire, de reporter le marché prévu aujourd’hui au parc Fayard, marché qui aurait permis à nombre de producteurs dans la difficulté d’écouler leurs productions. Cela a conduit le groupe d’opposition Générations, au conseil municipal, de s’interroger. « Comment peut-on accepter cela », dit-il dans un communiqué, « tandis que dans le même temps les militants de la CCAT continuent de squatter impunément l’espace public devant Dumbéa Mall, vendant illégalement leurs sculptures et brochettes de viande ? Ainsi, ce sont encore les honnêtes gens qui sont punis : on choisit d’interdire ce qui est légitime et de laisser agir dans l’illégalité la plus totale ceux qui ont détruit. C’est le monde à l’envers ! Nous demandons donc à monsieur le maire de bien vouloir revenir sur sa décision et permettre la tenue de ce marché. » Le mieux serait peut-être que le Haut-commissariat précise les termes de son arrêté, et définisse précisément ce qu’il entend par « rassemblement ».
Nicolas Vignoles