Réuni vendredi, le conseil fédéral de la Fédération calédonienne de football (FCF) a pris la décision, communiquée hier, que les compétitions officielles ne reprendront pas sur le territoire avant l’année prochaine.
La 10e journée de la Super Ligue 2024, la première de la phase retour d’un championnat qui devait se terminer par des play-offs (pour les six mieux classées) et des play-downs (pour les six autres équipes), aura donc été la dernière. C’était le samedi 11 mai : Tiga, leader vorace (7 victoires, 3 nuls), venait de dominer Hienghène 3 buts à 0.
Perte de licenciés
Trois mois plus tard, après une consultation des clubs, des comités provinciaux et des acteurs fédéraux, la FCF a officialisé, hier matin, l’arrêt des compétitions pour cette année. « Une décision qui a été difficile à prendre, mais réaliste » après trois mois de crise insurrectionnelle. Charge maintenant aux différentes parties prenantes (Fédération, comités, clubs, provinces, mairies, etc.) de « travailler, avant fin novembre, pour préparer quelque chose de viable » pour début 2025, explique le président de la FCF, Gilles Tavergeux. L’ancien gardien de but évoque « une bonne dynamique » qui subit « un coup d’arrêt, mais le football a toujours sa place dans notre société », il a la capacité « de donner un espoir à notre jeunesse », c’est « une passerelle, un moyen de communication, un moyen de réconciliation » entre « tout le monde, autour du terrain », d’un ballon rond, d’une passion commune et d’un respect partagé.
En attendant févier, ou plutôt mars, pour une reprise des compétitions, est évoquée l’idée d’organiser, ces trois prochains mois, des tournois amicaux, en fonction des envies et des disponibilités des uns et des autres. Objectifs affichés par Gilles Tavergeux : proposer du contenu aux licenciés (qui, après ces émeutes, sont « 3 ou 4 000 », contre « 7 ou 8 000 » l’an passé à la même date), faire revenir les licenciés perdus (surtout des jeunes et au niveau provincial pour qui la saison n’avait pas encore commencé) et permettre aux meilleurs de garder du rythme. Pour ces derniers, il n’y a pas de temps à perdre : la sélection masculine calédonienne entamera prochainement les qualifications pour la Coupe du monde 2026, avec un match en octobre aux Fidji et deux rencontres en novembre en Papouasie. Suivront, si les Cagous figurent parmi les deux premiers de leur groupe, des demi-finales en mars. Le vainqueur de la finale sera qualifié pour la Coupe du monde, le finaliste sera quant à lui convié à un tournoi qualificatif interrégional.
Pour en revenir aux clubs, quid de la Ligue des champions océanienne pour les footballeurs, les footballeuses et les joueurs de futsal ?
Tiga en Ligue des champions ?
La place revient normalement au champion de Calédonie (ou au vice-champion s’il gagne le barrage, dans le cas où il y en a un), mais puisque cette année il n’y aura pas de champion, le conseil fédéral a opté pour la formule suivante : la place sera prise par l’équipe en tête du classement au moment où la vie s’est arrêtée, le 13 mai. Ainsi, Tiga (football masculin) et l’ASPTT (futsal masculin) devraient représenter la Calédonie, et il pourrait en être de même pour l’Asaf (football féminin). La FCF a fait une demande en ce sens, elle attend la réponse de la Confédération océanienne (OFC). La FCF a également écrit à la Fédération française (FFF), au sujet cette fois de la Coupe de France. Étant donné qu’il n’y aura pas de Coupe de Calédonie cette année, la FCF peut-elle tout de même envoyer un club en Métropole pour le 7e tour de la Coupe de France ? Si oui, quel club choisir ? Un tournoi doit-il être organisé pour le désigner ? La FCF attend la réponse de sa grande sœur, la FFF.
Anthony Fillet
