Ce n’est pas une surprise, la compagnie aérienne domestique est, comme de très nombreuses entreprises, au bord du gouffre. Hier devant la presse, Daniel Houmbouy, le directeur général de la compagnie, a dressé un tableau bien sombre de la situation économique et sociale.
En début d’année, la compagnie domestique avait de belles ambitions. Se remettant doucement de la crise engendrée par la pandémie mondiale due au Covid-19, Aircal avait prévu une augmentation de trafic par rapport à 2023. La compagnie ambitionnait de transporter 430 000 passagers, soit une hausse de 10 % par rapport à l’année précédente. Un chiffre important, mais loin des 465 000 passagers enregistrés en 2019, qui constitue toujours aujourd’hui un record de fréquentation des lignes aériennes de la compagnie. « Au mois de janvier, nous tablions sur ce chiffre de 430 000 passagers », a expliqué hier Daniel Houmbouy. « Nous tablions sur une augmentation de fréquentation sur certaines lignes, les lignes les plus touristiques, et tout cela aurait pu amener la compagnie à un retour à l’équilibre comptable de l’entreprise. » Oui, mais voilà, toutes ces ambitions se sont effondrées en l’espace de quelques heures à partir du funeste lundi 13 mai 2024. Du 13 mai au 5 juin, soit pendant près d’un mois, la compagnie domestique n’a pu effectuer aucun vol. « On a eu l’illusion qu’il y avait encore des vols, lors de la mise en place du pont aérien entre Magenta et Tontouta, mais il ne s’agissait que d’une réquisition de l’État, il ne s’agissait pas de nos propres vols », indique le directeur général d’Aircal. Conséquence depuis le 13 mai : la compagnie a perdu 1,7 milliard de francs de recettes, et devrait voir une perte de clientèle de 70 %.

Ce contenu est réservé aux abonnés.
Connectez vous pour y accéder !
Lionel Sabot