Salaires dans la fonction publique : le gouvernement revoit sa copie

En rupture de trésorerie, la Nouvelle-Calédonie ne peut faire face seule à ses obligations financières et budgétaires. Et parmi celles-ci, le versement des salaires des agents de la fonction publique.

Le gouvernement avait émis trois hypothèses de travail : baisse de 6 à 12% du point d’indice, gel des avancements et établissement d’un jour de carence. Ces propositions soumises aux syndicats de la fonction publique ont suscité des réactions critiques de leur part, estimant notamment que ça n’était pas aux fonctionnaires de payer le prix des violences de la CCAT, mais bien plutôt à l’État qui, selon eux, a failli dans sa mission régalienne de sécurité. A ce sujet, la Fédé (ex-Fédération des fonctionnaires) a demandé « que les collectivités publiques territoriales estent en justice (soutenir une action en justice, NDLR) contre l’État pour la responsabilité civile de ce dernier dans la prise en charge des dommages directs et collatéraux issus des émeutes dont les recettes fiscales perdues ».

Pas  de baisse des salaires

A l’occasion d’une nouvelle réunion entre le gouvernement et les syndicats, il a été décidé que la baisse du point d’indice (donc baisse des rémunérations) serait une hypothèse écartée. La question du gel des avancements et du jour de carence sera examinée à l’occasion d’une réunion du Comité Supérieur de la Fonction Publique au 15 juillet prochain. La Fédé et les autres organisations syndicales ont annoncé qu’elles s’engageaient « dans la solidarité et à la recherche de pistes de diminution et d’économies de la masse salariale de façon globale, sans qu’aucune piste ne soient écartée ». La Fédé qui dit ne pas rester favorable à la diminution des rémunérations ou des pensions, annonce que « les salaires seront assurés pour les mois à venir, mais un point mensuel doit être effectué par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie ». Or sur ce point, la visibilité est réduite. En effet, si l’État a débloqué des aides financières importantes, aucune n’a trait pour l’heure au soutien à la fonction publique. Si l’État va verser 12 milliards de francs, et c’est une avance remboursable au Gouvernement de Nouvelle-Calédonie Cette avance sera notamment mobilisée pour : le financement du chômage partiel, l’allègement de la contrainte de financement qui pèse sur les provinces et les communes, et sur la réduction de la dette de la Nouvelle-Calédonie à Enercal. Et l’État a annoncé avoir « conditionné le versement effectif de cette aide au vote par le Congrès de Nouvelle-Calédonie d’un budget supplémentaire fin juillet qui devra traduire, dans le respect du principe de sincérité budgétaire, la chute des recettes fiscales et la baisse des dépenses publiques qui doit en découler ». Et concernant les aides de l’État, le gouvernement calédonien n’aura pas les mains tout à fait libres. Dans son courrier de réponse aux demandes d’aide formulées par Louis Mapou, Emmanuel Macron précisait bien que « les points d’affectation prioritaire de ces soutiens nécessiteront une étroite coopération entre les services du Gouvernement de Nouvelle-Calédonie et les services de l’État présents sur le territoire, sous l’autorité du Haut-commissaire de la République ».

Nicolas Vignoles

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