Dans leur cellule au Camp-Est, deux hommes s’en sont violemment pris à un troisième. Ce ne serait pas la première fois. Jugés vendredi dernier en comparution immédiate, ils ont été condamnés, chacun, à deux ans et demi supplémentaires de prison.
La justice met en relation des personnes qui, sans son entremise, n’auraient probablement jamais interagi. Cela donne parfois des situations étonnantes. La rencontre, vendredi après-midi, entre un juge venu de Métropole (pour renforcer dans cette période de grande activité) et deux détenus de longue date, est à ranger dans cette catégorie. Entre ces deux mondes étrangers, il a fallu s’apprivoiser. Cela a mis un certain temps, jugé trop long par le mis en cause le plus virulent : « oh, tu comprends quand je parle ? »
Le magistrat ne laisse pas passer, recadre l’individu, lui rappelle que c’est dans son intérêt de collaborer avec la justice, de raconter avec précision ce qu’il s’est passé dans cette cellule et de se défendre, car il risque gros. À partir de là, il a fait quelques efforts pour mieux s’exprimer, et le président de l’audience a tout compris, hormis les « awa », qu’il a pris pour des « oui » au lieu de « non ».
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Anthony Fillet